Algérie

La guerre contre le marché noir est-elle perdue d'avance '


La guerre contre le marché noir est-elle perdue d'avance '
La guerre contre les produits impropres à la consommation et les risques réels qu'ils font peser sur la santé publique en Algérie est loin d'être gagnée et tous les spécialistes s'accordent à estimer que la politique de lutte contre l'informel patine - pour ne pas dire qu'elle a franchement échoué - tant le marché parallèle a pris une envergure impressionnante partout sur le territoire national et dans tous les secteurs d'activités, incitant une bonne partie des opérateurs légaux à franchir la barrière et les futurs commerçants à envisager une carrière en dehors du cadre légal.La situation est, d'ailleurs, telle que le thème de la lutte contre le marché noir a été développé dans la quasi-totalité des discours électoraux prononcés pendant la campagne électorale, y compris par les représentants des partis qui sont aux commandes du pays depuis de longues années et ont, par conséquent, leur part de responsabilité dans l'ampleur prise par le phénomène. En campagne pour les listes de son parti, Ahmed Ouyahia lui-même a appelé à la consolidation de la lutte contre l'informel et au durcissement des sanctions contre les barons du marché noir, les spéculateurs et les responsables de l'insécurité, en n'hésitant pas à suggérer le châtiment ultime: «La peine capitale pour les barons de la drogue, les gros trafiquants et les grands criminels», avait-il lancé pour souligner toute la gravité de la situation. C'est dire que le dossier du marché parallèle - et ses répercussions sur l'économie nationale et la santé publique - est désormais aussi sensible que la dégradation du secteur de la santé, la décadence de l'école ou la décrépitude du tourisme.Malgré tout, avec seulement 7 000 agents pour contrôler 1 500 000 commerçants à travers le territoire national, les services de contrôle ne sont pas suffisamment renforcés pour espérer mener une lutte équitable contre ces pratiques frauduleuses, et les associations de protection des consommateurs restent trop timorées pour prétendre peser de quelque manière que ce soit sur le dossier. Et il n'est pas sûr que les nouvelles mesures prises par le ministère du Commerce (assainissement du marché extérieur, inscription au fichier national des fraudeurs de 15 000 importateurs sur les 35 000 existants, augmentation graduelle des effectifs') suffiront à venir à bout d'un phénomène qui se nourrit des malheurs de la société et de la timidité des structures de lutte.
S. O. A.


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