Les pourparlers, prévus aujourd'hui dans la capitale suisse, entre la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Ukraine, permettront-ils d'épargner à l'ancienne République soviétique une guerre civile ' Le président russe, Vladimir Poutine, n'y va pas été par quatre chemins pour tirer la sonnette d'alarme lors d'un entretien, mardi dernier, avec la chancelière allemande Angela Merkel : « Poutine a fait remarquer que l'escalade brutale du conflit avait mis le pays (l'Ukraine) au bord de la guerre civile », a déclaré le Kremlin, précisant que les deux responsables « misent » sur la « réussite » de la rencontre de Genève pour « donner un signal clair pour faire revenir la situation dans un cadre pacifique ». L'homme fort du Kremlin réagissait à l'annonce du président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, d'une opération « antiterroriste d'envergure dans le nord de la région de Donetsk » pour reprendre la main face aux pro-russes qui contrôlent plusieurs régions de l'est du pays. Poutine a appelé, le même jour, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour condamner l'opération militaire « anti-constitutionnelle » menée par l'armée ukrainienne contre les séparatistes pro-russes dans l'est du pays. Ce soudain durcissement de ton de la part de Kiev intervient alors que la situation sur le terrain est explosive dans les plus grandes villes de l'est. Un groupe d'une vingtaine d'hommes armés et encagoulés est entré, hier, dans la mairie de Donetsk, grande ville de l'est de du pays. Ils affirment avoir pour seule revendication l'organisation d'un référendum sur la « fédéralisation » de l'Ukraine. Le ministère ukrainien de la Défense a annoncé, hier, la capture de six blindés d'une colonne militaire par des groupes armés séparatistes dans la ville de Kramatorsk. Selon les services spéciaux ukrainiens, les groupes armés pro-russes dans l'est du pays ont reçu l'ordre de « tirer pour tuer » sur les militaires ukrainiens. Pleinement engagée, selon les capitales occidentales, dans l'« émiettement » de l'Ukraine, Moscou ne s'en cache plus. Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a assuré que le modèle d'Etat centralisé en Ukraine « a cessé de fonctionner », plaidant pour le passage à une structure fédérale. « La fédéralisation serait une façon de s'assurer que chaque région du pays se sente à l'aise, estime que ses droits sont garantis, que ses traditions et son mode de vie sont protégés », a-t-il soutenu. Cette « fédéralisation » de la Constitution ukrainienne accorderait, poursuit-il, davantage de pouvoirs aux régions russophones de 'est du pays. Lavrov parviendrait-il à convaincre ses « partenaires » occidentaux à Genève ' Pour le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, la Russie est en train de construire un « nouveau mur de Berlin » en Europe et veut un « retour à la guerre froide ». Les Etats-Unis semblent prêts à imposer de nouvelles sanctions contre Moscou en cas d'échec de la réunion d'aujourd'hui. Le secrétaire d'Etat John Kerry en appelle à ses homologues français, allemand et britannique et la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, pour faire bloc lors de cette réunion que d'aucuns jugent cruciale.
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Posté Le : 16/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Goutali
Source : www.horizons-dz.com