La guerre civile prend le pas sur la réconciliation

Des voitures piégées font au moins 56 morts en IrakDes attentats à la voiture piégée ont tué au moins 56 personnes à Bagdad et à Kirkouk, au lendemain d’une réunion infructueuse entre factions politiques rivales qui ne présage rien de bon. L’explosion de Bagdad a causé la mort d’au moins 36 civils dans le secteur chiite de Sadr City, près d’un poste de police et d’un marché en plein air. Certains témoins ont évoqué un kamikaze au volant d’une camionnette, mais la police a réservé son avis à ce sujet. A Kirkouk, dans le Nord de l’Irak, une autre voiture piégée a tué au moins 20 civils devant un tribunal, ont rapporté policiers et témoins. Le quartier bagdadi de Sadr City, où un attentat au véhicule piégé avait déjà fait 60 morts, il y a trois semaines, a été le théâtre dans la nuit d’accrochages entre l’Armée du Mehdi de l’imam chiite Moktada Sadr et l’armée américaine. L’imam Sadr, qui a pris la tête de deux révoltes contre les forces américaines et gouvernementales, fait aussi partie de l’Alliance irakienne unifiée de Maliki, ce qui met en évidence les difficultés entourant les efforts de stabilisation du pays. Pas de progrès dans la réconciliation Les dirigeants irakiens ont tenu la première réunion du Haut Comité pour le dialogue et la réconciliation nationale, samedi, affichant ainsi une solidarité intercommunautaire avant la visite, mardi, du Premier ministre Al-Maliki à Washington pour des entretiens avec Bush. Beaucoup restent toutefois sceptiques en ce qui concerne les chances d’enrayer la guerre civile qui ne cesse de s’aggraver. Le principal parti sunnite, le Front irakien de la concorde, n’était du reste pas représenté à la réunion de samedi, apparemment pour des raisons «administratives». Certains dirigeants irakiens désespèrent de parvenir à éviter une guerre tous azimuts. «L’Irak en tant que projet politique, c’est fini», a déclaré un responsable du gouvernement.