Une dizaine de notables chiites patientent sous les lustres de la salle de réception du gouvernorat de Qatif, sur la côte orientale de l'Arabie Saoudite.Assis par ordre de préséance dans des canapés dorés, ils ont été convoqués par le ministère de l'Information à l'occasion de la venue du journaliste du Monde dans l'est du royaume. Le cheikh Mohamed Al-Girani, président des tribunaux de la ville, prend la parole le premier, face à un cameraman qui filme la scène. «Tous les Qatifis soutiennent la guerre, débite-t-il sur un ton morne. Défendre son pays est un devoir sacré.» Alors que l'Arabie Saoudite bombarde depuis le 26 mars les milices houthistes du Yémen, présentées par Riyad comme des pions de l'Iran, la minorité chiite saoudienne (10% de la population), dont Qatif est la capitale, et qui s'était soulevée en 2011 pour réclamer la fin des discriminations dont elle s'estime victime, est tenue à l'?il par les autorités. La surveillance est d'autant plus attentive que la province orientale abrite les principaux champs pétroliers du pays, comme celui de Ghawar, qui assure près de la moitié de la production nationale. Début avril, des dizaines de jeeps de police avaient investi le centre de Qatif pour dissuader la population de répondre à un appel à manifester. Peur, calcul ou conviction ' Sous le regard des employés du ministère de l'Information, tous les membres de la délégation font assaut de loyalisme. Chacun à leur tour, ils égrènent les arguments pro-intervention, serinés par les médias locaux.
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Posté Le : 01/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R I Agence
Source : www.lnr-dz.com