Algérie - Aokas

La grotte féerique d'Aokas



La grotte féerique d'Aokas



En allant vers Aokas, les passagers sont déposés juste après une de ses merveilles qui font sa renommée, la Grotte féerique. Dans cette contrée, les habitants semblent vivre paisiblement et heureux. Heureux que la saison estivale soit là. Ici, tout le monde connaît tout le monde. Alors, forcément, un étranger est vite repéré et l’on s’arrangera toujours pour vous renseigner, pour vous indiquer une halte obligatoire: la Grotte féerique. Visiter Aokas sans sa grotte, c’est pratiquement rater son passage. Ce lieu, très prisé en été, se dessine comme un symbole, une identité de toute une station touristique.
Découverte en 1963 par des ouvriers qui ouvraient un tunnel à travers le cap qui plonge dans la Méditerranée, la Grotte féerique est l’un des nombreux sites naturels et vestiges historiques, que renferme la wilaya de Béjaïa. La Grotte féerique se trouve à l’intérieur du cap Aokas, duquel la ville tire son nom Aokas signifie, en berbère ancestral, requin blanc. Lieu mythique au décor fait de dépôts de calcaire plusieurs fois millénaire.

Dans le prolongement, en plein coeur de la montagne, se forme une galerie de 65m. Une galerie faite de mystérieuses formes brillant de mille feux, cristalline est la matière constituante. Comme les autres grottes karstiques, la Grotte féerique est un musée naturel de sculptures, oeuvre d’un façonnage millénaire de l’eau. Son entrée est visible à partir de la route nationale. Les permanentes chaînes de visiteurs, en pareille période sont, à elles seules, un indicateur qui ne trompe pas. Une visite des lieux vous émerveillera mais vous fera aussi prendre conscience de l’urgence de protéger ce site menacé par la pollution routière. Au sortir de la Grotte, la placette jouxtant le carrefour de la ville, une halte s’impose d’elle même pour profiter de ce qu’offrent les dizaines d’artistes venus de divers horizons. Artiste-peintre, bijoutiers de la région y exposent sur fond bleu azur de la plage. Il est vrai que visiter la ville sans faire un détour à tous ces lieux, relève de l’absurdité tant la plage est belle et réputée. Sur place, nous sommes frappés par la propreté des lieux. Aux limites de la plage, un poste de police et, un autre de surveillance appartenant à la Protection civile. Au milieu de la forêt, un complexe touristique, des bungalows, parfaitement répartis en ordre, font office de restaurants, de site d’hébergement et d’aires de vente de rafraîchissements. Les estivants, très nombreux, s’adonnent aux plaisirs du bronzage et de la baignade. Les décors sont fort plaisants. Et dire que le mois d’août n’est pas encore là.

Décidément, Aokas promet beaucoup. Il ne décevra certainement pas. A Aokas il n’y a pas que ces merveilles. Juste avant, à moins de deux kilomètres, un château se dresse comme pour témoigner d’une autre époque de l’histoire de cette région. Mais aussi un témoin du manque d’intérêt pour le tourisme à Béjaïa Le château de la Comtesse. Situé à l’entrée ouest de la ville d’Aokas, c’est l’un des sites historiques de la côte est béjaouie. Imposant, il ne laisse personne indifférent de par son architecture et son originalité. Aujourd’hui, abandonné et délaissé, il subit l’érosion du temps. Seule fausse note d’une virée charmée. Fermé au public, son état est dans un total délabrement. Après avoir fait office de restaurant au profit d’un particulier, période durant laquelle un meurtre s’est produit, le château fut abandonné subissant alors des détériorations continuelles induites par la pénétration des eaux pluviales. Aux dernières nouvelles, des démarches seraient entreprises pour la restauration de cette perle architecturale.

Pour une région à vocation touristique, il est, pour le moins regrettable, de voir ces joyaux, laissés pour compte alors qu’ils peuvent drainer, à eux seuls, des milliers d’estivants chaque été. Qu’à cela ne tienne, Aokas reste une coquette ville et ce n’est pas sans regrets que nous quittons cette étrange contrée de basse Kabylie. Dans le bus qui nous ramenait à Béjaïa, une chanson de Chérif Kheddam retentit agréablement. «Vgayeth Thalha», s’ajoute au charme de la côte pour vous donner des frissons mais surtout l’envie d’y rester le plus longtemps possible.



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