L'humiliante défaite (0-2) concédée dimanche, à Bangui, a le mérite d'avoir mis à nu les tares et les carences de l'équipe nationale et de ses joueurs. La première n'avance plus et les seconds souffrent d'un manque flagrant d'humilité qu'ils ont oubliée dans les vestiaires d'Omdurman. Leurs péroraisons empreintes d'un trop-plein de satisfactions, étalées quotidiennement sur les colonnes de la presse algérienne, ont creusé la tombe de Bangui. Ils parlaient et promettaient plus qu'ils ne prouvaient sur le gazon. C'est le drame de ces joueurs qui se sont égarés le jour où ils ont eu le sentiment qu'ils étaient incontournables et surtout irremplaçables.
Il faut reconnaître qu'ils ont été encouragés dans cette voie suicidaire par ceux qui leur témoignaient une confiance aveugle et sont allés jusqu'à bafouer une norme sacrée en football. On ne convoque pas et on ne fait pas jouer un international qui n'est pas en forme ou qui ne joue pas avec son club. Cette mauvaise politique provoque inévitablement des dégâts aux conséquences fâcheuses. Un joueur convoqué en équipe nationale avec la régularité d'une montre suisse, alors qu'il n'est pas apte à honorer une sélection, finira par se convaincre que son nom est le meilleur sésame, au lieu de la forme sportive, pour lui ouvrir les portes de l'équipe nationale. En contrepartie, un joueur qui se donne à fond, qui joue régulièrement finira par baisser les bras en constatant que les «meilleurs» sont retenus sur des critères subjectifs.
Depuis Omdurman et les deux parenthèses de Cabinda (Algérie - Côte-d'Ivoire 3-2) et Cape Town (Algérie-Angleterre 0-0), les Verts collectionnent les productions transparentes. Bangui est la dernière station de ces rendez-vous ratés. Après le match qui lui a ouvert les portes de la Coupe du monde en novembre 2009 face à l'Egypte, l'équipe nationale n'a eu de cesse de tirer vers le point zéro.
Dimanche, les Verts ont touché le fond. Et devant qui ' La Centrafrique, un adversaire au palmarès vide d'exploit avant la venue de l'Algérie. Cette grave contre-performance hypothèque l'avenir de l'équipe nationale sur au moins deux ans. L'équipe nationale ne peut se contenter de son train de vie actuel, fait de prestations médiocres, de ratages renouvelés, de promesses remises au lendemain, d'absence de pérennisation au grand rendez-vous continental biannuel (CAN).
Quand des joueurs précédés d'une réputation qu'ils ne justifient plus sur le terrain se font ramasser par une bande de joueurs dont l'horizon professionnel ne dépasse le cadre de modestes championnats du continent, il faut s'interroger sur le bien-fondé de la poursuite de l'aventure avec les joueurs actuels.Il y a urgence, il faut agir avant qu'il ne soit trop tard. Le désastre de dimanche risque d'ouvrir la voie à d'autres, si des décisions fermes ne sont pas prises rapidement, comme laisser à la maison les inamovibles titulaires qui se prévalent de leur ancienneté en sélection au lieu de la mériter par leur niveau et leur forme affichés hebdomadairement sur le terrain. Cette regrettable situation a été créée par les joueurs et leur encadrement.
Pourtant, ce ne sont pas les avertissements qui ont manqué au cours de ces derniers mois, sans que cela ne provoque la moindre remise en question chez les uns et les autres.Les joueurs actuels ont peut-être fait leur temps. Qui sait ' Le football algérien ne peut pas suspendre son avenir à ce groupe de joueurs qui n'affiche aucun signe de faim de victoires, de dépassement de soi et qui a surtout chevillé à l'esprit la fausse idée que sans lui le football algérien n'existera pas.
Ceux qui étaient sur le terrain à Bangui devraient avoir honte de leur performance. A l'avenir, s'ils seront retenus, ils feraient mieux de s'exprimer sur le gazon que sur le papier où a priori ils excellent.
Lorsqu'un joueur est régulièrement convoqué en sélection, nonobstant sa forme du moment et ses prestations antérieures, cela devient une dérive avec tout ce que cela comporte de fâcheux pour la renommée d'une équipe. La situation se complique encore plus quand les joueurs font montre d'absence d'humilité.Certains joueurs ont franchi ce cap et sont devenus franchement arrogants. Ont-ils oublié à ce point d'où ils sont venus et les tonnes de patience qui leur a été témoignées au début de leur aventure avec les Verts '
Redescendez de votre nuage artificiel, messieurs les joueurs de l'équipe nationale. Vos aînés ont honoré l'Algérie et son football en participant à deux Coupes du monde et plusieurs phases finales de la CAN, sans interruption pendant des années, ont gagné la CAN sans jamais se prendre la tête comme vous le faites.  Â
Â
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 12/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com