La grosse supercherie

Faudrait-il s'asseoir sur les beaux principes lorsque la roublardise politique s'universalise et devient un produit de première nécessité ' Ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe n'est même plus régi par les semblants d'hier qui présentaient une fausse unité dont tous les Arabes connaissant pourtant les contours et faisaient mine de ne pas y voir les tenants. Certains leaders sortis des rangs et armés d'un zèle apparent ont surestimé leurs forces et en ne s'en tenant qu'à des principes qu'ils croyaient justes ont fini au bout de la potence ou au fond d'un égout. Ils ont eu le tort de penser que la justice et le droit international étaient une denrée noble invendable en monnaie courante alors que les leçons imposées par les puissants n'étaient qu'une grosse supercherie.Les rapports entre les Etats obéissent de moins en moins à un poids et à une mesure favorisant les écarts déjà grands entre la bienséance et la cupidité croyant trouver dans un pragmatisme poussé à l'extrême un confort salvateur permanent. Avec le dogme de la souveraineté des peuples à l'emporte-pièce galvaudé, s'accompagne celui rigide du gain et de la vanité des puissances et de leurs valets attitrés.Qui mieux que la Palestine, la Syrie, l'Irak, l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Tunisie et d'autres encore auraient pu offrir une panoplie flagrante de la bataille des principes contraires pour nous interpeller nous Algériens pour nous signifier que le droit et la justice ne sont que des tranchants utilisés pour préserver des intérêts si palpables qu'ils envoient au diable la morale et la raison 'L'Algérie se trouve cernée non pas par la pagaille orchestrée à ses frontières mais par son idéalisme et ses rêves qui la contraignent à payer sans cesse des factures trop lourdes à supporter au détriment du bonheur de son peuple.Elle gagnerait à comprendre que le monde n'est pas le paradis et que face à Satan il convient d'être Satan et demi. Aujourd'hui, c'est la meilleure manière de faire la différence entre le concret et le superflu. Puisque l'heure est à la survie.