Algérie

La grogne s'amplifie



Hier encore à Alger, les médecins résidents ont de nouveau marqué le coup en répondant en masse à l'appel du Collectif du Camra au CHU Mustapha Pacha.Nous vivons ces derniers temps, un contexte social bien singulier. Celui-ci est ponctué par des troubles qui se traduisent par la tenue d'une cascade de grèves. Les blouses blanches se sont mobilisées par centaines et ont battu le pavé pour crier leur désarroi. Avant-hier, c'est la ville de Tizi Ouzou qui a été le théâtre d'une impressionnante marche qui a démarré depuis la Faculté des sciences médicales de l'université Mouloud Mammeri jusqu'au centre de celle-ci. Des résidents d'autres wilayas telles que Boumerdès Bouira et Alger avaient également pris part à cette manifestation, portant leurs revendications avec détermination. Hier encore à Alger, les résidents ont de nouveau marqué le coup en répondant en masse à l'appel du Collectif les représentant qui est celui du Camra. Le sit-in national observé à l'hôpital Mustapha Pacha a amassé une immense foule. Le collectif aura ainsi démontré une fois de plus avec force, la teneur de son mouvement qui se dit résolu à poursuivre sur ce rythme quel qu'en soit le prix. Cette manifestation représente de toute évidence une réussite pour les médecins résidents. En sachant que les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher certains grévistes à se rendre à ce sit-in. Des agissements vivement dénoncés par le Camra qui les qualifie d' «arbitraires».
Par ailleurs, la grogne de la corporation de la santé ne risque pas de s'affaiblir,-mais au contraire elle prendra des proportions plus importantes prochainement, les médecins spécialistes et les pharmaciens reviendront eux aussi à la charge afin d'appeler les autorités concernées à rétablir leurs droits.
En parallèle, le secteur de l'éducation n'est pas non plus épargné par le même vent de contestation. Le ministère de l'Education fait en ce moment face à la grève des écoles normales des enseignants qui a conduit à la paralysie des ENS depuis près de deux mois maintenant. Les étudiants refusent toujours de reprendre les cours et leur situation n'a pas bougé d'un iota. Stagnant toujours au même point de départ.
En dépit d'une réunion récente avec la tutelle, les contestataires estiment que «les problèmes soulevés sont toujours à l'ordre du jour et n'ont pas trouvé de solutions». Aux assurances de Nouria Benghebrit, ils répondent que «l'application sur le terrain est la seule garantie, et que jusque-là rien de concret n'a été fait».
De son côté, la Coordination nationale des écoles supérieures des enseignants a fait part, lundi, de sa résolution à poursuivre la grève. Et ce, jusqu'à ce que les autorités concernées décideront réellement de donner une suite favorable à leurs doléances. Pour crier leur colère, les étudiants de l'ENS de Constantine ont organisé une grande marche le même jour, avec comme revendication principale celle se rapportant à l'article 4 du contrat qui lie les futurs enseignants au ministère de Nouria Benghebrit. Il s'agit de l'annulation du point garantissant le recrutement de l'enseignant au niveau de sa wilaya de résidence. L'ensemble des étudiants des ENS n'est pas prêt de reprendre les cours tant que la tutelle continue d'ignorer leurs appels. Au vu de ce contexte, il convient de dire que la pression monte pour le gouvernement, qui, hormis l'organisation de la réunion de «conciliation», n'a pour l'heure proposé aucune réelle alternative.
Lorsque des crises, dont l'ampleur est aussi considérable, touchent des secteurs névralgiques tels que la santé et l'éducation, la situation risque de prendre une toute autre dimension. Elle peut ainsi très vite dégénérer si des solutions aboutissant à l'apaisement probant de ces agitations ne sont pas proposées dans l'urgence.


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