La question du plafonnement des salaires, évoquée par la Ligue de football professionnel (LFP), est loin de faire l'unanimité dans les rangs des footballeurs directement touchés par la décision de la LFP.Ces derniers semblent peu enclins à se laisser faire. Même sans être encore organisés en syndicat, ils ont quand même pris la mesure de la menace et ont décidé de ne plus laisser l'initiative, dans ce domaine sensible qui est celui de leurs revenus, à la LFP et à la Fédération.«L'arrêt de travail» observé pendant quelques minutes par les joueurs de l'USM Alger et de l'ES Sétif, jeudi dernier, et dans certaines rencontres disputées hier, est annonciateur d'un mouvement de contestation dont nul ne peut deviner l'ampleur. Le communiqué de la LFP, qui a demandé aux clubs de lui transmettre les comptes sociaux du dernier exercice et le PV de l'assemblée générale, a été le détonateur. Les joueurs professionnels veulent être associés à toutes les décisions et mesures qui les concernent. Ils dénie le droit à quiconque (organe ou structure) de décider à leur place sur des questions aussi sensibles que les salaires et les contrats. C'est légitime.Sur un plan strictement légal, ni la Ligue ni la fédération ne sont habilitées à trancher la question des salaires ou revenus des footballeurs professionnels. C'est une prérogative dévolue à l'Etat conformément à la loi du travail 90/11 qui concerne l'élaboration d'une convention collective. Celle-ci doit être obligatoirement discutée par l'ensemble des partenaires (sociaux) du football, à savoir les joueurs et les dirigeants et après accord des parties, la convention collective est soumise à l'inspection de travail.La Ligue de football professionnel a pris la liberté de décréter le plafonnement des salaires à 1 200 000,00 DA sans avoir préalablement informé les joueurs et encore moins les avoir associés aux discussions. Les joueurs sont en droit de contester la mesure et même la rejeter. Qu'est-ce qui a empêché la Ligue à associer les joueurs à sa démarche ' Le mieux indiqué aurait été que la Ligue ou la Fédération prennent langue avec des joueurs pour les sensibiliser sur la question des salaires et leur demander, par exemple, de créer leur propre syndicat qui serait devenu leur partenaire dans les discussions. Bien entendu, les joueurs choisis, avant la constitution du syndicat et l'élection de ses représentants, doivent être représentatifs comme pouvait l'être, par exemple, Samir Zaoui (ASO Chlef).La convention collective est la clé indispensable pour le règlement de ce problème au mieux des intérêts des différentes parties (joueurs-clubs). Cette dernière touchera tous les métiers du football et pas uniquement les footballeurs professionnels. A partir du moment où elle sera avalisée par l'inspection du Travail, elle aura un caractère officiel et légal auquel seront soumis toutes les parties. La restructuration du salaire d'un footballeur professionnel est une nécessité pour parvenir à l'issue escomptée. Elle facilitera la lisibilité de ce segment ultra-important dans le contrat d'un sportif professionnel.
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Posté Le : 25/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Ouahib
Source : www.elwatan.com