Algérie

La grogne des étudiants


La grogne des étudiants
Nous, élèves de l'Ecole des beaux-arts de Constantine, tous niveaux confondus (1e, 2e 3e et 4e années) dénonçons les conditions déplorables dans lesquelles nous sommes contraints d'étudier' ». Ce sont les termes par lesquels commence la pétition, dont une copie nous a été adressée par un groupe d'étudiants de l'Ecole des beaux-arts, sise sur la RN5, à la sortie ouest de Constantine. La liste des doléances est longue, à commencer par l'environnement immédiat de l'établissement, lequel est non seulement insécurisé (des étudiantes y ont été agressées), mais dangereux par rapport à la circulation routière, au vu de son implantation sur une route nationale à grande circulation. Aucun passage piéton n'est installé, pas de trottoirs non plus, et la vie des jeunes étudiants ne tient qu'à un fil, au vu du nombre effarant d'accidents de la route, sans compter le trajet à faire à travers la RN en question pour accéder à l'Ecole en l'absence de transport. Et le comble, disent-ils, est qu'il n'y a pas de restauration, alors qu'ils ont cours de 9h à 16h. « Nous prenions nos repas à l'Institut national d'alimentation et des techniques agro-alimentaires (Inataa), et voilà qu'on ne veut plus de nous », font-ils savoir. La rentrée scolaire, qui était prévue en octobre, ou au plus tard en novembre, ne s'est faite que le 3 janvier 2010. « Comment pourrions-nous gérer ce court laps de temps pour combler tout ce retard ' » se demandent encore les étudiants, sachant que l'année scolaire s'achèvera en mai, au lieu de juin, à cause du Mondial.Les élèves viennent de toutes les wilayas de l'Est, même de Touggourt, pour se retrouver livrés à eux-mêmes, sans hébergement, ni restauration. Selon eux, ils n'ont pas le droit de prendre des livres à la bibliothèque de l'Ecole, et certaines matières essentielles, comme la peinture et la calligraphie, sont absentes du programme. Ils revendiquent mordicus une prise en charge sérieuse de toutes leurs requêtes, et la reconnaissance nationale du diplôme de fin de cursus. Pour le directeur de l'établissement, M. Amine Khodja, « ces problèmes sont inhérents à la récente mise en service de l'école ». Pour rappel, le projet de l'École des beaux-arts, dont plusieurs paramètres sont à l'origine du retard, pouvait prendre forme en 2001, date de son initiation avec une première évaluation de 145 MDA (millions), mais plus en 2009, malgré toutes les réévaluations successives (voir notre article Un projet indigne de la capitale de l'Est paru dans El Watan du 9 juillet 2009). Des sources au fait du dossier avaient prévu les retombées catastrophiques de ce projet colossal, « auquel, (toujours selon les mêmes sources), on n'a pas accordé l'attention qu'il mérite », car « cette histoire de budget voté par la loi de finance relève de l'économie de bouts de chandelle ; le fait d'injecter des montants au compte-gouttes a fait du mal à ce projet d'envergure et l'a laissé pourrir par manque de discernement et d'esprit pragmatique, mais aussi par calculs politiciens ».
Je suis un étudiant à l'École des Beaux-Arts de Constantine
younes-redjah - française - constantine, Algérie

07/12/2010 - 9017

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