Algérie

La grippe porcine guettée à la frontière



Selon un récent bilan de l'OMS, 182 166 cas, avec 1799 décès dont 1579 en Amérique, ont été déclarés par 177 pays. Relativement épargnée, l'Algérie reste pourtant menacée. Il semble que l'épidémie sera inéluctable dès le mois de septembre. Raison principale, nous confient des épidémiologistes : « La menace n'est pas prise au sérieux. Fidèles à leurs habitudes, les pouvoirs publics n'agiront que quand il sera trop tard parce qu'on dit qu'elle n'était pas mortelle à tous les coups. Il faut en parler partout et tout le temps jusque dans le dernier douar. Il y a une bataille à livrer et il faut s'y préparer. »A El Kala, les autorités sanitaires ont installé des caméras thermiques à l'entrée des deux postes frontières d'Om Teboul et El Aïoun. Les passagers qui entrent sur le territoire national se soumettent volontiers au contrôle qui n'exige que quelques secondes. Ils se placent deux mètres face à la caméra qui renvoie une image monochrome sur deux écrans. L'instrument repère automatiquement les zones du corps de plus de 38°C de température. Si un tel cas se présente, la personne est invitée dans une salle de consultation adjacente pour être auscultée plus avant. Les patients suspectés de grippe sont emmenés à El Kala où se trouve une structure d'urgence et d'accueil spécifique au cas de grippe humaine qui regroupe tous les malades de la région pour éviter qu'ils participent à la propagation de l'infection en se rendant dans les cabinets médicaux par exemple. Pour le directeur de l'établissement de santé publique de proximité d'El Kala et le chef du service infectieux que nous avons rencontrés, le constat est le même que celui de leurs collègues : « On n'en parle pas assez, l'information et la sensibilisation sont aussi efficaces dans cette phase que le vaccin lui-même, nous avons pris toutes les dispositions, mais nul ne peut dire comment cela va évoluer. Il ne faut rien laisser au hasard. »


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