Le bras de fer entre les syndicats autonomes et le ministère de tutelle
se durcit. Le pas a été franchi, hier, après les menaces de ponctions sur les
salaires des grévistes suivies par la décision de la tutelle de porter le
conflit devant les tribunaux. Cette offensive du ministère de l'Education
visant à dissuader les grévistes a eu l'effet inverse sur le terrain, puisqu'on
assiste à une mobilisation générale parmi la base des syndicats autonomes. Les
enseignants rencontrés, hier, estiment désormais que le mouvement de
contestation ne fait que commencer. A Oran, les esprits s'échauffent parmi les
grévistes qui menacent, pour la première fois, de sortir dans les rues pour
dénoncer, selon leurs propos, une « instrumentation de la justice pour saboter
leur grève légale». Pour le porte-parole du Snapest, le recours du ministère à
la Justice est une «reconnaissance implicite» de l'adhésion massive des
enseignants à cette grève nationale. «Le recours à la justice sans passer par
l'arbitrage, une étape nécessaire pour le règlement des conflits, est une
mesure anticonstitutionnelle. C'est un déni du dialogue social», lance notre
interlocuteur. Il ajoute que cette politique d'intimidations menée par la
tutelle va précipiter ce bras de fer vers un point de non-retour avec de
sérieuses conséquences pour le système scolaire. Un avis partagé par le
coordinateur régional de l'Unpef qui a tenu, hier matin, un point de presse
pour réitérer les positions de son syndicat. Le conférencier a promis une
escalade de la contestation dans les prochains jours. «Nous sommes dans notre
droit. Nous n'allons pas faire marche arrière», martèle-t-il. Une vingtaine de
syndicalistes, venus hier de plusieurs écoles de la wilaya pour assister à ce
point de presse, ont appelé également leur syndicat à durcir le ton pour arracher
leurs légitimes revendications. «La tutelle ne pourra pas cette fois-ci briser
notre mouvement. Nous allons continuer cette grève jusqu'au bout», lance cet
enseignant. Un consensus pour l'escalade semblait, en effet, se dégager parmi
les grévistes. Certains ultras ont menacé même de descendre dans la rue pour
faire plier le gouvernement. Un rassemblement des grévistes sera organisé ce
jeudi devant le siège de wilaya de l'UNPEF. «Nous envisageons de tenir un autre
rassemblement devant l'académie pour montrer notre détermination à poursuivre
cette action», confie un membre du bureau local de ce syndicat. Les jours à
venir seront ainsi déterminants pour ce mouvement qui, apparemment, ne cesse de
prendre de l'ampleur.
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Posté Le : 11/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com