Algérie

La grève largement suivie



Le débrayage de la journée d'hier en plus des rassemblements devant les directions de l'Education donnent le ton d'une contestation qui semble aller crescendo.Ils ont été fort nombreux, hier, à répondre à l'appel du Satef, du CLA et de l'Unpef en observant une journée de grève et des rassemblements devant les directions de l'éducation au niveau national. Pour les syndicats de l'Education nationale, il n'est pas question, concernant le suivi du mouvement, d'"avancer des pourcentages" mais de "laisser les nombreuses images et autres vidéos" qui ont circulé hier sur les réseaux sociaux "parler d'elles-mêmes".
À travers des témoignages des grévistes, celles-ci sont, en effet, révélatrices d'un malaise profond qui prévaut dans le secteur, mais également d'"une forte mobilisation et une détermination" qui donnent le ton à une contestation qui semble aller crescendo.
"Il faut s'attendre à d'autres grèves. Nous n'en avons pas encore fini", a menacé, hier, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Zoubir Rouina. Etant l'un des signataires de l'appel à la grève, notre interlocuteur s'est dit "indigné" devant le silence de la tutelle.
"Cela fait quinze jours que le secteur est en ébullition, caractérisé par des grèves et des rassemblements de différents syndicats sans que personne ne s'en inquiète. L'école importe si peu à leurs yeux", a-t-il déploré.
Mettant en exergue "la légitimité" de leur démarche tout autant que "la justesse des revendications avancées", il poursuit : "La coupe est pleine et les travailleurs de l'éduction n'en peuvent plus. Ils sont au bord de l'explosion et tout le monde est averti."
À la question de savoir si la tutelle les a conviés à une séance de travail dans le but de surseoir à leur action de protestation, M. Rouina répond par la négative. Outre la revalorisation salariale, les syndicats, pour rappel, réclament, entre autres, le droit à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d'âge en sus de l'application immédiate du décret 14/266 avec effet rétroactif.
Ils demandent aussi de libérer le statut particulier et le versement des arriérés de paiement, la création d'une prime spéciale pour les corps communs et la mise à jour de la prime de zone selon le nouveau salaire de base, le reclassement des enseignants diplômés après le 3 juin 2012, la régularisation définitive des diplômés des écoles supérieures, la réparation des corps communs qui n'ont pas bénéficié de reclassement et la suppression définitive de l'article 87 bis.
Concernant les volets éducatif et pédagogique, les revendications portent sur la révision des programmes scolaires et des méthodes d'enseignement, l'amélioration de la formation et les conditions de scolarisation en sus de la réduction du volume horaire pour tous les cycles, ainsi que la dispense des enseignants du primaire des activités extra-pédagogiques.
Enfin, les syndicats appellent à extraire les écoles du cycle primaire de la gestion des collectivités locales, tout en appelant à consolider les budgets des établissements de l'enseignement moyen et secondaire. Et pour se faire entendre davantage, les syndicats du secteur explorent toutes les voies possibles pour unir les rangs. En ce sens, ils étaient hier en conclave pour débattre de la question et de décider des actions à venir.

Nabila Saïdoun
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