Algérie

La grève générale se radicalise



La grève générale se radicalise
Le mouvement de contestation entamé dimanche matin par cinq organisations estudiantines (SNE, LNEA, UNGEA, AREN et ONSE) à l'université des sciences et de la technologie d'Oran Mohamed Boudiaf a débordé hier suite à la décision des représentants des étudiants de fermer l'accès du tramway à partir de 10h30 causant une paralysie du trafic du tram et contraignant les usagers à se rabattre sur d'autres moyens de transport.Les délégués des étudiants ont bloqué l'accès du tram avec des tables réquisitionnées des classes de cours de cet établissement universitaire. Les hauts gradés de la police dépêchés avec du renfort sur les lieux ont essayé à maintes reprises de faire revenir les délégués des étudiants à la raison. Malheureusement ces derniers continuaient de camper sur leurs positions. Ils promettaient même une escalade de la contestation dans les prochains jours. «La situation a failli dégénérer dès les premières heures de la matinée après que des enseignants de cette université ont tenté de forcer le piquet de grève placé devant l'entrée principale de cette université. Deux étudiants blessés ont été évacués aux urgences après cette agression», affirme le président du bureau local de la Ligue nationale des étudiants algériens (LNEA). Ce délégué a dénoncé, selon ses propos, la «dégradation insoutenable des conditions socio-pédagogiques dans cet établissement universitaire ». «Nous suivons les cours dans des chambres froides. Dans de nombreuses salles de cours il n'y a ni chauffage ni éclairage. Les premiers étudiants qui arrivent tôt le matin à l'université sont attaqués par des meutes de chiens. Plusieurs étudiantes ont failli être mordues par des chiens agressifs. Après plusieurs mois du début de l'année universitaire, aucune sortie scientifique n'a été organisée, alors que les activités sportives sont inexistantes», déclare notre interlocuteur.Les cinq organisations estudiantines dénoncent, dans un communiqué commun, l'«opacité dans la gestion du budget 2015 de cette université», l'«inexistence de la direction des activités culturelles et scientifiques», le «manque d'hygiène et la détérioration des espaces verts», les «coupures intempestives et répétitives du courant électrique» et l'«insécurité à l'intérieur de cet établissement universitaire où des intrus se promènent en toute liberté». Les délégués des contestataires regrettent également la «programmation arbitraire des examens de rattrapage dans plusieurs instituts» et les «menaces de poursuites judiciaires à l'encontre des représentants des étudiants». Les contestataires ont aussi dénoncé la fermeture des portes de dialogue par le rectorat de cette université.Contacté à ce propos, le vice-recteur chargé de la pédagogie à l'USTO MB a affirmé que «les 15.000 étudiants de cette université sont pris en otage par une poignée de membres d'organisations estudiantines». «Nous avons été toujours à la disposition des étudiants et leurs délégués. Les portes n'ont jamais été fermées aux représentants légitimes des étudiants, mais nous constatons malheureusement que certaines personnes manipulées ?uvrent sans relâche pour la déstabilisation de notre université. Je me suis déplacé en personne au piquet de grève de ces étudiants pour les implorer d'ouvrir les portes et de s'asseoir à la table de dialogue en présence de tous les doyens de l'université, mais en vain. Ils m'ont laissé poireauter durant trois heures devant la porte principale de l'université. Ces délégués n'en font qu'à leurs têtes. Ils profitent de l'impunité pour commettre des actes répréhensibles par la loi pour faire du chantage au rectorat», affirme notre correspondant joint par téléphone.Selon une source bien informée à l'intérieur de cet établissement universitaire, tout a commencé quand des délégués ont refusé de payer leurs consommations dans la cafétéria donnée récemment en concession à un opérateur privé. Un accrochage entre ces délégués et le concessionnaire privé a eu lieu. «Ces personnes se sont rendues au bureau de la rectrice pour exiger l'annulation de la concession de cet opérateur privé. La rectrice qui aura refusé le chantage a été ainsi prise à partie», confie notre source. Il est à noter que le trafic sur le tracé du tram a été rétabli durant l'après-midi.




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