Algérie

La grève du Cnapeste diversement suivie



En parallèle au débrayage, les cadres du syndicat se sont réunis, hier, pour préparer la réunion du Conseil national, prévue les 5 et 6 novembre prochains, qui décidera de la suite à donner au mouvement de grève.Le mot d'ordre de grève des enseignants auquel a appelé le Syndicat national des personnels ternaires de l'éducation nationale (Cnapeste) a été diversement suivi, hier, au niveau national, alors que le ministère de l'Education évoquait, lui, un taux de suivi très faible. Contacté par Liberté, le secrétaire général du syndicat, Messaoud Boudiba, affirme que le taux de participation à la grève pour la journée d'hier variait de 50 à 95% dans les lycées, de 30 à 70% dans les collèges et de 3 à 25% dans les écoles primaires. "C'est un taux appréciable", a-t-il commenté. Comme d'habitude, le chiffre est contesté par le ministère de l'Education nationale qui a évalué le taux de participation à la grève à 3,6% à l'échelle nationale. "C'est le chiffre officiel", insiste une source du département d'Abdelhakim Belabed, qui a requis l'anonymat. Au-delà des taux de participation, l'action du Cnapeste s'inscrit dans le cadre du mouvement de protestation entamé par les fonctionnaires de l'éducation nationale depuis plusieurs mois.
Pour le secrétaire général du syndicat, le recours à la grève cyclique a été imposé par "le manque de volonté des autorités". "Nous avons effectivement eu des promesses, mais il n'y a rien de concret pour l'instant", regrette Boudiba. Ce dernier estime que même les promesses du gouvernement d'augmenter le point indiciaire et la révision à la baisse de l'Impôt sur le revenu global (IRG) pour porter à la hausse les salaires des fonctionnaires "n'apportent rien de concret". "(...) nous ne savons pas de quel ordre seront les augmentations et nous n'avons pas de délais précis" pour la concrétisation de ces promesses, a-t-il encore ajouté.
Comme beaucoup de syndicalistes de l'éducation nationale, Messaoud Boudiba estime qu'il y a une possibilité d'augmenter les salaires des enseignants en s'appuyant "sur les primes et indemnités" parce que la révision des statuts particuliers prendra du temps. C'est d'ailleurs là une des revendications de la majorité des syndicats reçus récemment par le ministre de l'Education nationale dans le cadre du dialogue engagé avec les partenaires sociaux.
Du côté du ministère, on garde le même cap : les syndicats "restent des partenaires importants" et le "dialogue continue", estime une source du ministère qui rappelle que son département n'a pas attendu la grève du Cnapeste pour discuter avec les représentants syndicaux. En attendant la réponse du gouvernement, le syndicat continue son mouvement de grève. En parallèle, les représentants syndicaux se sont réunis, hier, dans les établissements, avant de se retrouver, aujourd'hui, au niveau de chaque wilaya. Le sort de ce mouvement de protestation sera définitivement connu lors de la réunion du Conseil national du Cnapeste les 5 et 6 novembre prochains. "C'est le Conseil national qui décidera de la suite à donner à la grève", appuie Messaoud Boudiba. Contrairement au Cnapeste, les autres organisations syndicales des fonctionnaires de l'éducation nationale préfèrent adopter une position plus conciliante. Tout en continuant de revendiquer de meilleures conditions salariales, elles évitent de recourir à la grève.

Ali Boukhlef


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