Algérie

La grève des pêcheurs suspendue Le port de Annaba paralysé pendant 28 jours



Les armateurs de la pêche de Annaba ont décidé de geler leur mouvement de grève qui a duré 28 jours et ne reprendre leurs activités que jusqu'à nouvel ordre.
Cette décision intervient après l'audition par les garde-côtes jeudi de 6 armateurs, dont 3 ont été présentés devant le procureur de la République. Leurs embarcations ne sont pas immatriculées à Annaba et depuis 2006, ils disposent de postes à quai dans le bassin de Babayou, ce que n'ont pas obtenu les armateurs locaux qui s'en plaignent. Ce qui, du reste, ne constitue pas un délit ou une infraction, car tout navire de nationalité algérienne peut prétendre à ce droit, mais les protestataires dénoncent des entorses à la procédure d'obtention du poste. Ce qu'aura à éclaircir la justice qui vient d'être saisie. Cinsq armateurs de Annaba ont en effet déposé une plainte contre 6 de leurs confrères résidant hors wilaya qui ont confié leur navire à des gérants et des marins pêcheurs bônois et l'Entreprise de gestion du port de pêches (EGPP) qui, elle, a poursuivi en justice 26 autres propriétaires d'embarcation.
On se souvient certainement que les marins pêcheurs de Annaba avec les patrons de pêche et les armateurs ont attiré l'attention sur eux et leur mouvement de protestation lorsqu'ils ont organisé un défilé en mer le 23 février dernier au 15e jour de leur grève. Ils dénonçaient l'indifférence dont ils étaient victimes, de la situation dans le port, du favoritisme, donc de la corruption, dans le traitement des affaires des uns et des autres.
On ne peut pas nier que la situation est intenable dans le port de la Grenouillère asphyxié par le nombre de bateaux où l'on compte plus de 1500 embarcations avec 44 chalutiers et 122 petits métiers. Pour certains professionnels, la gestion incohérente des espaces portuaires, faute de savoir-faire, de compétence, de moyens et surtout de rigueur dans l'application de la réglementation et des normes techniques, a entraîné une situation inextricable où les milieux interlopes ont trouvé un terrain favorable pour marchander les places devenues introuvables pour une flottille nationale en extension par les aides octroyées à l'aveuglette, alors que le poisson se fait de plus en plus rare.
Le mouvement de protestation est suspect par sa brusquerie et son opportunité. Les postes à quai sont attribués depuis 2006. Pourquoi alors cette protestation tardive ' La soudaine réaction des gestionnaires du port qui cherchent à mettre de l'ordre et le tour de vis des contrôles en mer par les garde-côtes ont-ils des liens avec le mécontentement des pêcheurs ' La protestation et les menaces qui l'accompagnent sont-elles une forme de résistance pour sauvegarder les intérêts des cercles affairistes, s'interrogent d'autres professionnels qui ne cautionnent pas ce mouvement qui, pour eux, n'a aucune l'incidence économique particulière comme on veut lui donner, car avec le mauvais temps, grève ou pas grève, les bateaux sont immobilisés.
En fait, de manière différente, chaque camp accuse les mafias d'être derrière ces événements.
Le commandement des garde-côtes reconnaît, pour sa part, que les vérifications contrôles sont devenues plus strictes. Toutes les embarcations en mer sont systématiquement fouillées et contrôlées, ce qui n'a pas manqué de susciter la colère et des réactions négatives. En dépit de cela, ils ont joué les médiateurs, nous explique-t-on, pour amener les plus excités à accepter de s'en remettre à la justice.


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