Les médecins résidents observent, depuis hier, une grève qui prendra fin
aujourd'hui. Hier à l'hôpital Mustapha à Alger, les médecins résidents,
rejoints par les chirurgiens résidents, ont marché et tenu un sit-in à
l'intérieur de l'hôpital.
En blouse blanche, arborant sur la poitrine des badges portant l'inscription
«médecins résidents en colère», ils tiennent à ce que leurs revendications
trouvent un écho favorable auprès du ministère de la Santé. Ils ne sont pas à
leur première sortie, puisqu'ils ont manifesté les 7 et 10 mars derniers et ont
fait part de leur plate-forme des revendications à la tutelle. Au plan
pédagogique les médecins résidents, ainsi que les chirurgiens résidents,
réclament l'abrogation du nouveau règlement qui instaure un nouvel examen
national dit «intercalaire sanctionnant» qui se déroule, chaque fin d'année,
pour les résidents et qui, estiment-ils, pourrait constituer un handicap pour
la poursuite de leur cursus en spécialité. «L'examen et le contrôle annuel sont
amplement suffisants pour leur admission à l'année supérieure. Dans le même
ordre l'on demande, également l'abrogation du décret du 10 décembre 2010 qui
prendra effet, l'année prochaine prolongeant la durée de formation de certaines
spécialités d'une année», a indiqué le porte-parole et membre du collectif des
médecins résidents, Sid Ali Merouane, du service Pierre et Marie Curie, à
Mustapha.
A Oran, l'appel à la grève décidé
à l'unanimité vendredi dernier, par le collectif autonome des médecins
résidents a été largement suivi dans les établissements hospitaliers avec un
service minimum et les gardes assurées correctement dans les services. Au
total, quelque 2.000 résidents ont adhéré à cette action de protestation
programmée à raison de deux jours durant trois semaines, selon le délégué des
résidents, en ORL. A l'intérieur de l'enceinte du CHUO, les grévistes provenant
des différents établissements, ont organisé, pancartes en mains, une marche
afin de mieux alerter l'opinion publique sur la justesse de leurs revendications.
Le recours à la grève cyclique a
été imposé, selon un autre gréviste, par le silence de la tutelle qui n'a pas
réagi positivement, à l'issue de la série de sit-in organisés dans la majorité
des établissements hospitaliers du pays. La même source précise que cette durée
de 3 semaines est suffisante pour la tutelle pour prendre les mesures qui
s'imposent pour débloquer une situation qui pourrait prendre de l'ampleur et
atteindre le pourrissement.
Dans les services, les gardes
sont assurées ainsi que le service minimum, comme à l'EHS Emir Abdelkader,
spécialisé dans la prise en charge des cancéreux, où les résidents ont assuré
le service jusqu'à la mi-journée, avant de débrayer et rejoindre leurs
confrères et consÅ“urs au CHU. Les médecins résidents réclament, entre autres,
la révision de leur statut, l'amélioration de leur situation et des conditions
de travail, ainsi que la prise en charge pédagogique des étudiants en médecine
et l'abrogation du service civil, selon la même source.
Approchés, les grévistes
déplorent la situation dans laquelle exercent les médecins résidents, en
affirmant que le ministère de la Santé ne les a toujours pas contactés pour
entamer d'éventuelles négociations concernant justement la plate-forme des
revendications. Selon plusieurs d'entre eux, la corporation menace d'aller vers
une grève générale, si ses revendications ne sont pas prises en charge.
Concernant le service civil qui
demeure la revendication centrale, les grévistes considèrent que «c'est un
système discriminatoire, puisque nous sommes le seul corps à y être soumis. Ça
devait être une solution d'urgence, donc temporaire.
Or, elle dure depuis près d'une
dizaine d'années». En revanche, cette décision révolue a été à l'origine de la
fuite des médecins spécialistes vers l'étranger. Selon lui, «sur 1.000
étudiants de ma promotion, 200 sont partis à l'étranger ».
D'autre part, près de 600
médecins résidents du CHU de Constantine, observent depuis hier, une grève qui
doit se poursuivre aujourd'hui, en protestation contre «les conditions de
travail difficiles et la précarité qui les guette», disent-ils. Selon Mouna H,
porte-parole du mouvement de protestation au CHU de Constantine, «ce débrayage,
n'est pas l'Å“uvre d'un quelconque syndicat mais une décision du collectif
autonome des médecins résidents algériens, et a été précédé d'une marche à
l'intérieur de l'hôpital et de deux sit-in organisés les 7 et 10 mars courant,
devant sa direction générale ». Les réclamations portent en outre, sur
l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, des mesures incitatives à
l'installation dans les zones reculées avec octroi de logements de fonction et
possibilités de regroupement familial.
Enfin, une amélioration des
plateaux techniques dans ces zones, à l'effet d'offrir la même qualité de
service aux malades dans tout le territoire national et donner, ainsi, plus de
crédibilité au médecin praticien. Toujours selon le porte-parole, les résidents
sont en arrêt de travail pour deux jours mais se font un honneur d'assurer un
service minimum sans faille et de provoquer le moins de gène possible aux
malades et au bon fonctionnement des différents services du CHUC.
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Posté Le : 16/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C, A El Abci & Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com