Algérie

La grève des médecins résidents est illégale



Ce verdict tombe alors que les résidents ont décrété la grève ouverte et illimitéeLe tribunal administratif de Bir Mourad Rais, a statué en référé et ordonné «l'évacuation des lieux occupés par les grévistes».
Le tribunal administratif d'Alger juge illégale la grève des médecins résidents. Appelé à statuer sur la légalité du débrayage que mènent les blouses blanches depuis plusieurs semaines maintenant, le tribunal a, en effet, rendu son verdict, hier. Saisi par le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, le tribunal administratif de Bir Mourad Rais, a statué en référé et ordonné «l'évacuation des lieux occupés par les grévistes». Ce verdict tombe alors que les résidents ont décrété la grève ouverte et illimitée: «Nous poursuivons notre mouvement quoi qu'il nous en coûte!», apprend-on de source proche de cette corporation. Autant dire que les ingrédients d'un pourrissement sont bien là.
L'inflexibilité des médecins en colère pourrait éventuellement conduire à des affrontements dans le cas où les résidents n'accepteraient pas de se soumettre à cette injonction, signale-t-on. La tension dans le secteur de la santé monte donc d'un cran alors que le département de Hasbellaoui avait, rappelons le, joué la carte de l'apaisement. Rappelons qu'initialement, les médecins avaient opté pour des grèves cycliques de deux jours par semaine, mais depuis la coercition policière qu'ils ont subie, le 3 janvier dernier, au CHU Mustapha Pacha, d'Alger, ils n'ont pas hésité à radicaliser leur action en décrétant une grève ouverte. Pourtant, les deux parties, tutelle et Collectif des médecins résidents, avaient entamé des négociations. Les réunions syndicales se sont succédé à la suite de ce bras de fer. Le comité intersectoriel pour la prise en charge des revendications des résidents vient de tenir sa deuxième réunion, alors qu'un rassemblement national a eu lieu au CHU Mustapha Pacha. Le Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) a pour sa part dénoncé l'attitude des services de sécurité qui ont empêché les «résidents» de plusieurs wilayas de rejoindre la capitale. Certes, les résidents grévistes ont réussi leur coup en portant leur mouvement dans la rue; ils sont montés au créneau et ont battu le pavé, mais l'administration fait savoir à ces derniers, via le jugement de justice rendu hier, qu'elle rejette, du moins dans la forme, la démarche assez peu regardante envers les intérêts des malades pénalisés dans les structures sanitaires du pays. Elle prend les devants face à une grève qui devient chronique. L'Expression a d'ailleurs relevé dans sa précédente livraison que la fièvre qui s'empare présentement de la scène syndicale n'est pas spontanée et pourrait avoir des relents de machination politicienne.
La proportion à durcir le dialogue en dépit de la bonne foi du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pourrait déboucher sur une dérive syndicale susceptible de conduire à l'impasse, a-t-il été rapporté. En attendant, et en dépit du contentionnement de leur mouvement par la force publique, les médecins ne décolèrent pas et promettent de «revenir à la charge jusqu'au rétablissement ultime de leurs droits».


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