Algérie

La grève des greffiers pénalise les justiciables



La grève des greffiers pénalise les justiciables
La grève des fonctionnaires de la justice, à leur tête les greffiers, qui boucle aujourd'hui sa première semaine, n'a pas laissé indifférent l'Ordre des avocats d'Alger. Partie intégrante de l'appareil judiciaire, qui est aujourd'hui fortement paralysé par ce débrayage, le conseil du barreau d'Alger a réuni ses membres, dimanche soir, pour débattre de la situation voire des conséquences du mouvement de protestation lancé le 10 avril dernier par les fonctionnaires de la justice. Pénalisés sur plusieurs plans par ce débrayage, le barreau d'Alger n'ira pas jusqu'à se positionner par rapport aux décisions et aux actions de leurs collègues greffiers mais fait un constat d'une situation qui ne peut plus durer et que la chancellerie devrait prendre en considération.
Les membres du barreau d'Alger n'ont pas manqué d'exprimer 'leur inquiétude quant à la situation du secteur de la justice en raison de la poursuite du mouvement de grève des greffiers, entamé le 10 avril, sans aboutir à une solution'.
Le communiqué de l'Ordre des avocats d'Alger se positionnera, en revanche, par rapport au remplacement des greffiers d'audience par des huissiers de justice. 'Nous avons constaté que des audiences publiques ont lieu en l'absence de greffiers qui y sont habités légalement et leur remplacement par des huissiers de justice qui ne bénéficient pas du statut juridique.' Une procédure illégale que le barreau ne cautionne pas. En effet, pour les professionnels du droit algérien, 'le recours aux huissiers de justice porte atteinte aux principales procédures judiciaires' pour la tenue des audiences tant près des cours que près des tribunaux. 'Ne voulant pas prendre part aux violations flagrantes', les membres de la défense refusent de plaider devant des collectifs illégaux. Le communiqué souligne que pour 'veiller au bon fonctionnement de la justice et garantir les droits des justiciables, il faudrait trouver une solution dans les plus brefs délais'.
De même que pour préserver la continuité du service public, il faudrait au moins assurer un service minimum.
Reste à savoir si la chancellerie se décide, enfin, à sortir de son mutisme et à statuer sur ce conflit qui prend en otage des parties non concernées.
M B




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