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La grève des enseignants se poursuit pour la 3e semaine



La grève des enseignants se poursuit pour la 3e semaine
Le mouvement de protestation des enseignants s'est bel et bien poursuivi hier pour la troisième semaine consécutive. La grogne et l'inquiétude des parents montent au fil des jours.Face à l'offensive du ministère de l'Education nationale, les contestataires répliquent par la détermination. Une position radicale à laquelle il fallait s'y attendre vu les précédentes expériences de 2003 et de 2010. Benbouzid avait usé à l'époque des mêmes procédés pour arrêter la grève des enseignants, mais en vain. L'histoire se répète donc et risque de se répéter encore et encore si le conflit opposant les deux parties n'est pas réglé définitivement. Ce qui n'est pas, selon toute vraisemblance, à l'ordre du jour. Ce qui est sûr pour l'heure, c'est que la confrontation prend des proportions alarmantes et la tension est à son comble au milieu de toute la famille de l'éducation.La rumeur, qui a circulé jeudi sur le recours à la force publique pour interdire aux grévistes de rejoindre leurs établissements respectifs, a mis le feu aux poudres.Se sentant touchés dans leur propre dignité, les enseignants et les syndicats s'étaient donné le mot pour radicaliser le mouvement en réponse à ce "traitement humiliant". Le chargé de la communication du Cnapest-élargi est allé jusqu'à soutenir que "le combat social de l'enseignant s'est transformé en un combat pour sa dignité". Heureusement que la tutelle a démenti ce qu'elle considère comme "une grave intox délibérée", sinon la journée d'hier aurait connu une tournure dramatique. En effet, une virée à travers des établissements scolaires effectuée hier nous a permis de confirmer de visu que le recours à la force publique n'était qu'une rumeur.Pas l'ombre d'un policier devant les écolesIl était 7h30 quand nous avons commencé notre virée à travers les établissements scolaires de certains quartiers chauds où le débrayage était largement suivi. Du lycée Aïcha à Ahmed-Zabana à Hussein-Dey, à l'école Mohamed-Sadaoui de la Glacière à Rachid-Madouni 1 et 2 aux quartiers Eucalyptus en passant par le collège Mohamed-Cherchali, les écoles Djurdjura et Ibn-Rochd et le lycée Ameziane de Bachdjerrah jusqu'au lycée Boualem-Kahouadji et le CEM El-Annabi de Bourouba, l'ambiance était celle des jours ordinaires. Des groupes d'élèves qui arrivent. Certains rentrent directement et d'autres se regroupent à l'entrée pour s'échanger les nouvelles de la grève. Pour éviter de rester en classe, un groupe de lycéens rencontrés à Bachdjerrah a trouvé une astuce. "On attend le coup de téléphone d'un camarade qui nous informera si notre enseignant fait grève ou pas", nous confie l'un d'eux. Cela dit, il n'y avait pas l'ombre d'un policier devant les écoles.Grogne et inquiétude chez les parentsCe que nous avons relevé en revanche, c'est la forte présence et la grande tension et inquiétude des parents qui faisaient le pied de grue devant les écoles primaires. L'absence de tout policier et la fermeture du portail à 8h n'ont pas rassuré outre mesure certains parents qui craignaient un éventuel changement de situation.Les parents ne savaient même pas si leurs enfants avaient cours ou si leurs enseignants étaient en grève. "Nous n'allons pas les faire sortir même si leurs enseignants débrayent", tente de rassurer un appariteur. Mais rien n'y fit. Les parents ne quittent pas les lieux et les commentaires et autres critiques fusent comme d'habitude. La responsabilité est rejetée, tantôt aux enseignants, tantôt à la tutelle. Certains soutiennent qu'en sa qualité de premier responsable du secteur, le ministre aurait pu tenter de trouver un compromis pour préserver l'intérêt des élèves. D'autres accusent les syndicats de vouloir améliorer leur situation socioprofessionnelle sur le dos des élèves et leur avenir.Mais tous sont unanimes à dire qu'il est temps que ce conflit trouve son épilogue. Ce qui semble très difficile. Selon le Cnapest, "la grève s'est propagée hier. Des enseignants ont rejoint le mouvement pour dire non aux mesures de représailles qui ne vont pas régler le problème". Pour ce qui est de la décision de la justice, "nous n'avons pas reçu de convocation du tribunal et tout ce qui vient de la tutelle peut s'avérer être truqué. Son désengagement après avoir signé des documents portant le cachet de l'Etat prouve qu'elle peut tout falsifier".L'Unpef rassure sur le rattrapage des coursDéterminée à poursuivre son action jusqu'à ce que la tutelle prouve documents à l'appui la satisfaction des revendications, l'Unpef rassure les parents d'élèves quant au rattrapage des cours perdus et leur demande "d'orienter leur discours vers la tutelle en lui demandant d'ouvrir en urgence des négociations". Le communiqué ajoute : "Nous sommes nous aussi parents d'élèves, nous souffrons de chaque journée perdue pour nos élèves. Mais nous allons tout faire pour rattraper les cours." De son côté, le Snapest estime que le discours de la tutelle est contradictoire. "D'un côté, elle lance un appel à la sagesse et d'un autre, elle profère des menaces provocatrices et pousse au pourrissement." Entre la tutelle et les syndicats, parents et élèves se retrouvent piégés dans un interminable conflit qui les dessert à tout point de vue.M BNomAdresse email




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