Algérie

La grève des cheminots se poursuit



Moins visible que celui des voyageurs, le transport ferroviaire des marchandises est tout aussi complètement gelé depuis le début de la grève des cheminots entamée dimanche dernier.

Les responsables de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) affirmaient vouloir maintenir un service minimum notamment en matière d'acheminement des marchandises. Les grévistes affirment quant à eux «qu'aucun train de marchandises n'a circulé». Parmi les produits transportés par les trains de la SNTF, figurent les carburants liquides, le ciment, les céréales, et même les conteneurs à partir du port d'Alger, par exemple. Difficile pourtant d'obtenir une réponse sur l'impact de cette grève sur le transport de ces produits, en particulier dans le cas des carburants. Nos tentatives auprès de Naftal et du ministère de l'Energie ont été vaines. A la SNTF, on s'est juste contenté de nous dire que «si la grève continue encore, le problème (d'approvisionnement en carburants) risque de se poser». «Vous avez sans doute remarqué que la circulation routière a augmenté depuis le début de la grève des cheminots. C'est en partie dû au fait que les gens qui avaient l'habitude de se déplacer en train soient obligés de prendre leurs véhicules ou les transports publics routiers, ce qui correspond à une hausse de la consommation de carburants», ajoute la même source qui nous confirme que les trains de banlieue «n'ont pas du tout circulé» durant cette période de débrayage.

 Néanmoins, les quelques informations disponibles permettent de relativiser cet impact. Sur le site Web de Naftal, les plus récents chiffres mis en ligne (ceux de 2007) indiquent que sur près de 20 millions de tonnes métriques (19,8 plus exactement), seuls 1,7 million de tonnes sont transportés par rail, alors que plus de la moitié est acheminée par route, et environ 25% par pipe, contre 3 millions de tonnes par cabotage. Selon la même source (Naftal), seul le dépôt de Berrahal à Annaba alimente les wagons-citernes de la SNTF. Quant au transport du GPL, il est effectué uniquement par pipe ou par cabotage, avant d'être distribué par camions-citernes aux stations-service.

 Selon le ministère de tutelle, le transport des marchandises par voie ferrée ne représente qu'environ 1% en Algérie, alors qu'il est de 20 à 30% sous d'autres cieux. Et c'est peut-être à ce niveau que pouvoirs publics et dirigeants de la compagnie devraient faire l'effort pour augmenter le taux de fret et, par conséquent, améliorer les revenus de la SNTF pour mieux rémunérer ses travailleurs. Jusqu'à jeudi, en fin d'après-midi, les discussions étaient toujours en cours entre la direction de la société et le syndicat qui négocie à la place des grévistes. L'essoufflement sur lequel tablaient les responsables de la SNTF n'a pas vraiment eu lieu puisque seul un des trains de la liaison Alger-Oran a pu être mis sur rail. La direction de la SNTF parle «d'énormes pertes» causées par cette grève. De leur côté, les grévistes estiment qu'ils perdent tous les jours «avec des salaires misérables».




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