Algérie

La grève des boulangers fait tache d'huile



Outre les ménages directement affectés par cette grève, des établissements publics sont également concernés, notamment les cantines scolaires.Les boulangers du versant sud-ouest de Tizi Ouzou, des Ouadhias jusqu'à Tizi Gheniff en passant par Boghni et Draâ El-Mizan, poursuivent leur grève. En effet, après les boulangers de Draâ El-Mizan qui ont décidé de baisser rideau dimanche dernier, ceux de Boghni leur ont emboîté le pas en milieu de semaine. Puis, ce fut au tour de ceux des Ouadhias qui ont été suivis, jeudi, par les boulangers de Tizi Gheniff. Les boulangers ont signé un communiqué, diffusé mercredi dernier, dans lequel ils avertissent leur clientèle que, désormais, ils observent une grève illimitée qu'ils justifient par le manque et la cherté des matières premières, entre autres la farine et la levure, sans parler des autres charges (énergie, eau, salaires...).
"S'il est vrai que le manque de farine est un problème national, nous en avons également d'autres. Durant tout l'été, nous avons été contraints d'acheter l'eau à plus de 3 000 DA la citerne pour deux jours de travail. En plus, il y a aussi la flambée du prix de la levure et d'autres ingrédients. Il est impossible de continuer à fabriquer le pain dans ces conditions, d'autant plus que les pouvoirs publics insistent sur le prix de la baguette fixé à 10 DA. Allons-nous travailler à perte '" s'interroge ce boulanger du centre-ville de Tizi Gheniff. À noter que cette grève est ressentie aussi bien par les ménages que par les structures publiques, tels les établissements scolaires et les restaurants. La situation empire de jour en jour.
"Vraiment, nous ne savons plus quoi faire devant cette décision prise à l'unanimité par les boulangers. Pourquoi n'ont-ils pas prévu un service minimum ' Par exemple, chaque jour, l'un d'eux ouvre et sert les clients... Ne savent-ils pas qu'il y a des personnes âgées qui ne trouvent pas de pain '" déclare un couple d'enseignants accosté devant une boulangerie du centre-ville. Du côté des établissements scolaires, c'est l'incompréhension. "Il ne faut pas oublier que dès dimanche débuteront les compositions trimestrielles. Allons-nous fermer les cantines scolaires ou annuler ces évaluations '" s'interroge le directeur d'une école primaire.
Il est attendu que des boulangers de Draâ El-Mizan aille chez le wali. "Nous sommes allés, dimanche dernier, exposer nos problèmes au wali. Malheureusement, ce dernier avait un empêchement familial. Nous attendons toujours un signal des services concernés. Sinon, nous sommes prêts à suivre ce mouvement le temps qu'il faudra, jusqu'au règlement définitif de cette situation dont nous souffrons depuis des années", explique un boulanger de Boghni. À signaler que cette grève aura une incidence sur le déroulement du scrutin de ce 27 novembre en affectant la restauration des encadreurs des bureaux de vote.

O. Ghilès


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