Algérie

La grève de la fonction publique largement suivie



La grève à laquelle a appelé la Coordination nationale des syndicats autonomes a été largement suivie, même dans le secteur de la santé. Le mot d'ordre a été massivement suivi, et ce, malgré la décision de la justice, qui a statué en référé, déclarant que l'appel à la grève lancé par les quatre syndicats (SNPSP, SNPSSP, SNMASM, SNAPY) est illégal. Le porte-parole du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Dr Yousfi, a affirmé que les syndicats autonomes de la santé sont en grève, et ce, à travers le territoire national. Il a précisé que son syndicat et les trois autres syndicats n'ont reçu aucune notification de la part de la justice. «Nous avons appris que le ministère de la Santé a saisi la justice qui a déclaré l'appel à la grève illégal, par voie de presse, et ce, au premier jour de la grève», a-t-il précisé. Et de regretter que la tutelle favorise encore une fois le recours à la justice au lieu de s'engager dans un débat franc et ouvert. Pour sa part, le porte-parole du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), M. Merabet, a affirmé que son syndicat n'a pas reçu de notification de la justice et que les travailleurs de la fonction publique du secteur de la santé sont en grève. M. Belhadj du Syndicat des maîtres assistants en sciences médicales (SNMASM) a évoqué, quant à lui, des perturbations dans certaines structures hospitalières. «Certaines administrations ont exercé des pressions sur le personnel médical», a-t-il indiqué en dénonçant l'utilisation du pouvoir de l'administration pour casser le mouvement de la grève. Au niveau de l'hôpital Mustapha à Alger, plusieurs services ont été paralysés, hier, par le mouvement de grève. A l'exception des services des urgences, où le personnel médical était sur place pour assurer la prise en charge des cas les plus urgents. Au niveau de la clinique de Debussy, l'ensemble du personnel médical a observé un arrêt de travail, mais en assurant un service minimum, notamment pour les cas urgents. «L'administration doit négocier avec les syndicats autonomes et non pas avec l'UGTA qui ne représente qu'elle-même», nous dira un professeur au niveau de la clinique en s'interrogeant «qui des médecins ou du personnel médical est syndiqué chez l'UGTA?» A Oran, la première journée de la grève de la Coordination nationale des syndicats autonomes a enregistré une participation massive dans le secteur de l'éducation, alors que dans les autres secteurs comme la santé et l'enseignement supérieur le mot d'ordre a été peu suivi de l'aveu même des syndicats autonomes. «On a atteint un taux de participation très appréciable de près 90% dans le secondaire où sur les 51 lycées de la wilaya, 48 ont été totalement paralysés. Les adjoints de l'éducation se sont également joints massivement à ce mouvement dès les premières heures. Pour les deux autres cycles, primaire et moyen, on a obtenu un taux de 70% dans cette première journée», se félicite le coordinateur de la wilaya d'Oran du Snapest. Du côté de la direction de l'Education nationale d'Oran, on avance un taux de participation de seulement 8,03% dans les trois cycles. «Sur les 15.540 travailleurs du secteur, on a enregistré durant la matinée seulement 1.264 grévistes», signale un membre de la cellule de suivi de la grève. Le mouvement de contestation a touché essentiellement, selon l'académie, le cycle secondaire avec 516 grévistes sur les 3.267 travailleurs, soit un taux de 15,79%. Dans le cycle moyen, le taux d'adhésion a été de 7,12%, alors que dans le primaire il n'a été que de 4,77%. Dans le secteur de la santé, le fonctionnement des établissements hospitaliers de la wilaya n'a été nullement perturbé par le mouvement de contestation. Les représentants syndicaux ont préféré opter pour l'apaisement après l'annonce de la décision de justice de la chambre administrative de la cour d'Alger. La direction du CHU d'Oran a même affiché une note dans tous les services pour informer les travailleurs de l'illégalité de ce mouvement de contestation. Dans l'enseignement supérieur, la grève a été peu suivie, et à part quelques départements, le mouvement n'a pas perturbé le fonctionnement des grandes universités d'Oran. A Constantine et au premier jour de la grève, le taux de participation a atteint 70%, selon les estimations de la cellule de crise mise en place par le SNAPAP qui a diffusé, hier, un communiqué. Le SNAPAP a exprimé sa satisfaction devant le succès que connaît le mouvement de grève et ce pourcentage, selon le syndicat indépendant, exprime parfaitement le ras-le-bol des travailleurs de la fonction publique. Aussi, il a accusé des responsables de différents secteurs, comme celui de l'EHS Daksi, ainsi que le syndicat UGTA, d'avoir tenté d'entraver le mouvement qui est appelé à s'étendre davantage durant les journées de lundi et mardi. Parmi les secteurs qui ont répondu au mot d'ordre de grève, selon les chiffres du SNAPAP, ceux de l'éducation et de la jeunesse et des sports arrivent en tête avec un taux de 100%, de l'agriculture et de la santé avec 95%, même si les quatre syndicats de la santé interdits de grève par décision de justice ont fait montre quand même de quelques velléités de débrayage au niveau du CHU notamment. Les secteurs de la formation professionnelle, de l'enseignement primaire et moyen ont enregistré 70%, celui de l'enseignement secondaire 50%. Pour la direction de l'éducation, les taux sont tout autres: 2,41% dans le secondaire, 11,75% dans le moyen et 16,07% dans le primaire. D'où un taux global de 10,48%.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)