Algérie

« La grève de la faim reste notre ultime recours »



Les enseignants contractuels envisagent une grève de la faimFace au mutisme des pouvoirs publics et après épuisement de toutes les voies de recours, les enseignants contractuels, qui luttent depuis plusieurs années pour leur réintégration dans leur poste de travail, ont décidé encore une fois d'entamer une grève de la faim illimitée, et ce, à partir du mois prochain. Apparemment, ni les rassemblements ni les lettres ouvertes et encore moins les promesses des hauts responsables n'ont contribué au règlement du problème auquel sont confrontés les enseignants contractuels.Ces éducateurs ont choisi de ne pas mourir en mer, mais de se priver de nourriture plutôt que de vivre dans l'indignité et la hogra. C'est d'ailleurs le slogan scandé hier par ces malheureux éducateurs lors d'un sit-in observé devant la présidence de la République. Malheureusement, comme à l'accoutumée, le sit-in s'est transformé en affrontement avec les policiers qui n'ont pas hésité à les malmener avant d'interpeller sept d'entre eux et de les embarquer au commissariat le plus proche. Pour la énième fois, les contestataires ont été confrontés à un mur de silence. Plus de 40 enseignants contractuels, représentant plusieurs wilayas du pays, ont fait le déplacement hier à El Mouradia pour manifester leur mécontentement, leur désarroi et dénoncer l'indifférence et le mépris affichés par les pouvoirs publics à leur égard.Ils ont rappelé de vive voix qu'ils étaient des centaines à être privés, depuis trois ans, de rémunération. La wilaya du Sud, Adrar, compte pour sa part 235 contractuels qui ne reçoivent leur paie qu'une fois par an, a tonné, lors de cette manifestation, Mme Maârouf, porte-parole du conseil national des contractuels. A Alger, explique-t-elle, les contractuels ne perçoivent leurs salaires que deux fois par an. Ces enseignants ont, depuis le début de l'année, multiplié les actions de protestation sur le terrain. Ils ont frappé à toutes les portes dans l'espoir de voir leur situation enfin régularisée, en vain. Les contractuels ont observé en 2008 une grève de la faim qu'ils ont suspendue suite aux garanties données par le ministère de tutelle. A l'unanimité, ces enseignants nous ont fait part de la précarité de leur situation. Cette catégorie d'enseignants tient à dire au pouvoir qu'il est inadmissible et irresponsable qu'un enseignant occupe un poste de remplaçant pendant plusieurs années sans que la tutelle ne pense à le titulariser.« Les 26 000 postes dont parle depuis longtemps le ministre de l'Education doivent êtres attribués à une partie des contractuels », précise-t-on. Les grévistes revendiquent l'intégration des contractuels dans leur fonction, la réintégration des enseignants exclus, la régularisation des enseignants après une année d'exercice. Ils vont encore manifester dans la rue, mardi prochain. Cette décision a été prise hier par le conseil national. De son côté, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) a décidé d'aller vers une grève de trois jours les 16, 17 et 18 février. Toutefois, ce débrayage concernera uniquement les 28 établissements situés à l'ouest d'Alger.Les enseignants affiliés à ce syndicat et exerçant dans ces localités ont soulevé une multitude de problèmes que les responsables de l'académie Ouest refusent de prendre en charge. « Nous avons exposé nos doléances portant sur la gestion des 'uvres sociales, le paiement des heures supplémentaires... mais nos responsables hiérarchiques font la sourde oreille. Alors nous avons décidé de passer à l'action en décrétant une grève de trois jours », a soutenu un représentant du CNAPEST.


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