Algérie

La grève a été déclenchée hier matin: L'université islamique paralysée



« Après que nos multiples appels faits en direction des responsables de l'université islamique aient échoué, nous avons décidé de passer aujourd'hui à l'action en bloquant l'accès du campus et en paralysant toutes les activités de l'université et de ses annexes. La grève a débuté à six heures du matin avec la participation de 2000 étudiants environs», a déclaré hier matin à la presse Omar Kehil, membre du bureau de wilaya de l'Union générale des étudiants libres (UGEL) et coordinateur du mouvement au niveau du campus Emir Abdelkader. Il ajoute que le «blocus» ne sera levé qu'après le consentement de la direction de l'université d'ouvrir un dialogue avec les étudiants pour examiner leur plate-forme de revendications qui s'articule autour de cinq points essentiels: système LMD, surtout les modalités de passage, les menaces qui pèsent sur l'annulation du magister classique, les activités et rencontres scientifiques étrangères à l'université qui se déroulent régulièrement en son sein et gênent les étudiants, l'insécurité qui règne sur le trajet des étudiants entre le campus Emir Abdelkader et l'annexe de Djenane Ezzitoune. Concernant ce dernier point, «goutte qui a fait déborder le vase», le responsable l'UGEL présente un jeune étudiant de 21 ans portant un bandage sur l'Å“il gauche et une éraflure au cou, en spécifiant que celui-ci a été agressé, lundi dernier, par des délinquants pour lui soutirer son téléphone portable alors qu'il se rendait aux cours à l'annexe de l'université. Et, dernier point de revendication, l'accès des étudiants aux laboratoires de la recherche scientifique ainsi que leur participation aux missions scientifiques envoyées à l'étranger.

Ce mouvement de protestation a fait que la conférence historique qui devait se dérouler hier matin à la grande salle Benbadis de l'université islamique avec la participation de personnalités historiques ayant pris part à la lutte de libération et à la grève des étudiants du 19 mai 1956, entre autres, Abdelhamid Mehri, le docteur Ahmed Sari et le docteur Samai de l'université islamique, a été délocalisée et s'est déroulée au rectorat de l'université Mentouri.

Interrogé, le recteur de l'USIC, M. Abdallah Boukhelkhal, a exprimé son indignation devant l'attitude des étudiants de l'UGEL «qui ont déclenché cette grève surprise, prenant la liberté de bloquer l'activité de l'université, d'empêcher les festivités de commémoration de la journée de l'étudiant et interdisant l'accès à une personnalité comme Abdelhamid Mehri». Quant aux revendications avancées par les étudiants, M. Boukhelkhal a déclaré que «celles-ci sont dénuées de toute légitimité», prenant comme exemple la revendication du passage pour 100% des étudiants au LMD. «Cette décision n'est pas de notre ressort», a déclaré le recteur de l'USIC qui a préféré ne pas faire de commentaire, tout au moins dans l'immédiat, sur l'éventualité d'engager un dialogue avec les grévistes. Entre-temps, le campus de l'USIC est occupé par un grand nombre d'étudiants grévistes, campant sur leurs positions et clamant leurs revendications.

Pour revenir à la conférence historique organisée pour commémorer la journée de l'étudiant, notons que les personnalités citées plus haut sont intervenues tour à tour pour évoquer la grève du 19 mai 56, le contexte historique dans lequel elle est intervenue, sa préparation, son déroulement et son impact sur la lutte de libération nationale qui se déroulait dans les villes et les campagnes. Le débat a été ensuite ouvert avec une assistance nombreuse composée de moudjahidine, d'enseignants et d'étudiants de l'université ainsi que les journalistes invités à couvrir cet événement.




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