Algérie

La greffe de l'espoir



Ne serait-il pas meilleur de tirer définitivement un trait sur cet espoir vain de pouvoir infléchir les positions irrétractables des Algériens relativement à leur refus catégorique d'adhérer aux dons d'organes après la mort encéphalique ' On aura tout fait pour encourager le prélèvement d'organes sur des donneurs en état de mort encéphalique pour répondre à la demande des patients en attente de greffe ou de transplantation, mais le résultat n'est pas du tout encourageant.Depuis des années qu'ont tente vainement de mettre en pratique cette méthode, et on continue encore à sonder cette piste totalement impraticable, en croyant qu'il ne manque que la sensibilisation des citoyens pour arriver à quelque chose de différend et avoir à disposition une banque d'organes prélevés sur des morts encéphaliques. Pourtant, on devrait savoir qu'il s'agit plutôt d'une croyance dure comme fer que le mort n'est mort qu'après l'avoir mis sous terre. Tant que le patient est entre les mains des médecins, il y a espoir de le sauver. Et, gare aux médecins entre les mains desquels le patient perdrait sa vie. Ils risquent la vindicte des proches qui leur reprocheraient de ne pas avoir fait assez pour le maintenir en vie. Alors, de là à venir leur dire que leur proche est en état de mort encéphalique et leur demander l'autorisation de prélever des organes encore vivants sur son corps, c'est l'équivalent d'un blasphème dans les oreilles des concernés.
Difficile pour eux de faire la différence entre la mort encéphalique et la mort tout court. Et puis, même pour des gens instruits la question de la probité du diagnostic se poserait avec acuité. Ce n'est pas chose aisée que d'établir un tel diagnostic, qui nécessite des examens approfondis, du matériel ultra-perfectionné et un savoir-faire indiscutable, continuant dans ce contexte à faire débat y compris dans des pays très à la pointe de la technologie et la médecine. La pratique est uniquement facilitée, dans ces pays développés, par le fait que les citoyens viennent volontairement, de leur vivant, s'inscrire comme donneur d'organes en cas de mort encéphalique. Chez nous, la mise en adéquation de la législation à travers la promulgation de loi sanitaire (2018) prévoyant la facilitation et l'encouragement de la greffe et de la transplantation d'organes ainsi que l'émission d'une fatwa autorisant le prélèvement d'organes sur morts encéphaliques n'auront pas eu raison du rejet social vis-à-vis de cette question.
C'est une réalité amère pour les centaines de malades en attente d'une greffe, rénale notamment. L'unique solution pour eux, c'est de voir du côté familial ou en payer le prix fort à l'étranger. Les donneurs vivants apparentés (DVA) sont les seuls à pouvoir atténuer les souffrances des malades algériens en attente d'une greffe, Ainsi qu'une prise en charge précoce des maladies, accompagnée d'un bon suivi et d'un bon traitement thérapeutique, qui pourrait leur éviter des complications allant à l'indispensable greffe d'organe.


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