L'économie nationale baigne dans une pagaille qui indique que les responsables chargés d'apporter des correctifs à un certain type de gestion ne sont pas assez vigilants, font preuve de laisser-aller ou ont tout simplement lamentablement échoué.L'omniprésence du chef du gouvernement, Abdel Malek Sellal, qui sillonne de long en large le territoire algérien, pour répondre aux préoccupations des citoyens en matière de logements, de chômage, d'accès à l'eau potable, à l'électricité ou au gaz de ville se fait en parallèle d'autres phénomènes qui semblent avoir la peau dure. Ils prennent une ampleur considérable au point de rendre inefficace toute initiative du gouvernement pour les juguler.
Sur le chemin d'un record qui risque d'être historique, la facture des importations qui a frôlé les 29 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2013 va sans doute exploser d'ici la fin de l'année sous le poids de celle des importations de produits alimentaires, trafic de carburants aux frontières estimé à plus d'un milliard et demi de litres d'essence occasionne au pays une perte sèche évaluée à 1 milliard de dollars par le ministre de l'Energie et des Mines, alors que des produits de consommation douteuse inondent nos marchés pour nous rappeler que les barons de l'informel sont encore bel et bien là et pour longtemps afin de pérenniser une économie parallèle, qui brasse quelques 40% de la masse monétaire globale, quitte à mettre en péril la santé des Algériens... malgré toutes les assurances fournies par Mustapha Benbada, le ministre du Commerce. Et comble de l'ironie, c'est au secteur étatique, donc subventionné et contrôlé, qu'est revenue la palme cette semaine pour attester que l'économie nationale baigne dans une pagaille qui indique que les responsables chargés d'apporter des correctifs à un certain type de gestion ne sont pas assez vigilants, font preuve de laisser-aller ou ont tout simplement lamentablement échoué.
Comment expliquer, en effet, que l'Algérie continue d'importer du blé français de moindre qualité et plus cher que celui produit par la Russie et l'Ukraine' L'information provient de l'Hexagone pour ôter toute suspicion de volonté de nuire à quiconque, de porter atteinte à la souveraineté nationale ou à défaut de faire une remarque gratuite et malintentionnée (voir L'Expression du 22/07/2013).
Si l'on ajoute à cela des classements mondiaux qui font apparaître que l'Université algérienne, grosse pourvoyeuse de fonctionnaires et de responsables de demain, est à la traîne pour ne pas dire sinistrée il faut en convenir que l'avenir ne s'annonce pas du tout rose. Pendant ce temps là que fait-on' On amuse le peuple. On festoie à n'en plus en finir dans les villes et les villages d'Algérie au rythme du bendir et des guitares à seulement quelques encablures de tonnes de déchets et d'immondices, devenus foyers pour rongeurs et animaux (chats, chiens...) de toutes espèces, d'où se dégage une odeur pestilentielle. C'est dans ce contexte incertain et des plus flous que se profile une élection présidentielle à inscrire, sans doute, dans les annales de l'Algérie indépendante.
A moins de 10 mois de cette échéance électorale majeure qui était suspendue à un éventuel quatrième mandat du président de la République qui s'annonce comme de plus en plus improbable, les starting-blocks demeurent encore étrangement vides tandis que les deux premières forces politiques du pays (Front de libération nationale, Rassemblement national démocratique) qui ont depuis quelques années constitué les socles des différent gouvernements, continuent à se déchirer à travers des luttes intestines.
Comment peuvent-elles ambitionner de diriger un pays de la stature de l'Algérie lorsqu'elles n'arrivent pas à mettre de l'ordre dans leurs propres boutiques' Une question qui répond sans doute à l'état de pagaille dans lequel se retrouve le pays. C'est aussi cela, probablement, le miracle algérien.
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Posté Le : 25/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com