Algérie - Grande Mosquée de Tlemcen


Avant de visiter la Grande Mosquée, il est utile d’avoir des informations sommaires sur les mosquées est destinée essentiellement à la prière. Elle comporte généralement :
- Une sale de prière avec :
- Une mihrab, niche où se tient l’Imam qui officie, orientée dans la direction de la Mecque ou ‘‘quibla’’.
- Un membar, estrade où se tient l’Imam lors du prêche au cours de la prière du vendredi.
- Un minaret, tour élevée, d’où le Muezzin lance l’appel à la prière.
- Une cour avec vsaque, où coule l’eau destinée aux ablutions précédant la prière.
Située en plein centre ville, elle est remarquable par la par la régularité de ses proportions et l’imposante harmonie de l’ensemble. Huit portes y donnent accès. Elle occupe une superficie de 3.000 m2 environ et justifie son nom par l’importante étendue de ses constructions.
Ce fut Youcef Ibnou Tachfine, le fondateur de la dynastie Almoravide qui aurait construit vers 1102 un édifice d’une nudité ascétique et Ali Ben Youcef qui en 1136 agrandit la Mosquée, embellit le Minaret primitif, le Mihrab, la Nef médiane et la coupole en avant du Mihrab. En 1236, Yaghmoracen, le fondateur de la dynastie Zianide construisit sept (7) nouvelles nefs, donna à la Mosquée ses dimensions et son plan actuel, la dota d’un Minaret et d’une coupole centrale où fut suspendu un grand lustre.
Elle constitue avec celle d’Alger et de Nédroma, l’une des trois Mosquée construites par les Almoravides.
¨Par les portes donnant sur la place Emir Abdelkader, on pénètre d’abord dans :

LA SALLE DE PRIERE : De dimension intérieure de 49.30 de longueur sur 25m de largeur, constituant un rectangle deux fois plus large que profond, elle comporte 13 nefs perpendiculaires aux murs du Mihrab, reposant sur 5 rangées de piliers de différentes formes : rectangulaires, en T, en croix de Lorraine, avec nef centrale plus large que les autres.
Au niveau de la nef centrale, en avant du Mihrab, on trouve une couple polygonale avec des pans entièrement ajoutés et une corniche comportant une inscription dédicatoire et au des sous, une fenêtre garnie par une claire voie à décors géométriques.
Au niveau du mur sud, à mi-chemin entre Mihrab et mur Ouest, existe encastrée dans la muraille, un tablette en bois de 2,50m x 0,35m finement sculptée, signalant l’existence d’une importante bibliothèque fondée par le Sultan Abou Hamou en 760h.
Le plafond est constitué par des charpentes apparentes soutenues par des consolettes sculptées, recouvertes de tuiles.

LE MIHRAB : De section polygonale, son arc d’ouverture, de plein cintre est encadré par deux colonnes à demi en gagnées. Il comporte à l’intérieur, une coupolette à 16 cannelures, 2 corniches et 5 panneaux rectangulaires ornés pour certains d’entre eux de 3 claustras ajourés. La voussure au-dessus de l’arc d’ouverture comporte 17 claveaux décorés et des écoinçons moulés d’un décor floral et de palmes.
Voici comment il est décrit par BROSSELARD : ‘‘C’est un magnifique bouquet d’arabesques. L’œil est ébloui autant que charmé par cette riche profusion de rosaces, de losanges, de fleurs découpées à jour, comme la plus fine dentelle bigarrée, étincelante, pleine de fantaisie, de caprice, d’imprévus. De larges rubans de caractères kouffique ou andalous, retraçant à l’œil exercé du Taleb, des sentences choisies du Coran, enlassant dans leur dessin graçieux, ces mille figures géométriques si habillement refouillées. On dirait une surprise Kaléidoscope.
‘‘Enfin , pour ajouter à l’effet, une lumière douce et mystèrieuse glissant d’en haut, teint de reflets fantastiques, ce merveilleux tableau, qu’il est facile d’admirer que décrire’’.
Les Almoravides se sont inspirés là de l’art andalou et cette riche ornementation s’apparente à celle de la mosquée de Cordoue. Deux portes latérales exécutées par un artisan local dans le même style que celui-ci qui décore le modèle situé en avant du Mihrab, complètent cet ensemble.

LE LUSTRE : il est suspendu au niveau de la coupole qui occupe le centre de la nef médiane. Ce n’est plus le lustre offert par Yaghmorassen et dont les débris se trouvent au Musée de Tlemcen, mais le lustre actuel, imité du précédent, a été réalisé par Benkalfat, un artisan renommé. Il comporte 8 cercles en bois de cèdre, revêtus de cuivre, se superposant en longueur décroissante et comportant une multitude de lampes.

LE MINARET : placé dans l’axe du Mihrab, il est à la fois le plus ancien du Maghreb central et le plus élevé de la ville avec sa auteur de 29m environ et secs 133 marches par lesquelles on accède à la plate forme d’où le muezzin lance son appel à la prière cinq fois par jours. De forme rectangulaire, i est bâti en briques et comporte sur ses quatre faces, de grands panneaux rectangulaires à réseaux losangés, reposant sur des arcs que portent des colonnettes de marbre. Une galeries d’arcs est située au dessus des panneaux rectangulaires et en dessous on voit des ouvertures de petites dimensions sous forme de meurtrières. Quand à la plate forme, elle est entourée d’une murette surmontée de merlons et occupée en son centre par le lanternon avec toujours un panneau rectangulaire encadré par un liseré de mosaïques de faïence. Il est surmonté d’une coupolette d’où émerge un épi de faîtage.

LA COUR : On y accède, de la salle de prière, par trois marches en onyx. Presque carrés, ayant 20m de côté, elle comporte une vasque servant aux ablutions, en onyx translucide, et, est carrelée avec de larges dalles de marbre. Elle est flanquée à l’Est et à l’Ouest de portiques couvertes, à 3 ou 4 nefs. Cette vasque qui était entourée de banquettes cubiques, décorées de faïences, a été refaite récemment par un donateur.

L’AMEUBLEMENT :
- Mimbar
- Sedda (constituent l’ameublement)
- Koursi du Mouderas (de la salle de prière.

Des tombeaux sacrés avoisinent le sanctuaire. A l’angle Sud Ouest de la façade, sur la place Emir Abdelkader, se trouve la Quoba de Sidi Merzoug.

LA QUOBA DE SIDI MERZOUG : C’est probablement l’œuvre de Yaghmorassen qui l’aurait bâti en même temps qu’il agrandissait la Grande Mosquée de Tlemcen et édifiai son minaret.
En forme de trapèze, elle est divisée en deux parties par un arc de plein cintre outrepassé. La première constituée par une anti-chambre de la seconde constituant le mausolée lui même avec une chambre coiffée d’une coupole à huit pans. Les murs ont perdu une bonne partie de leur décoration primitive.
La Quoba recouvre les restes de Mohamed El Merzoug et d’Aboulhassen Ben Medjarizi et peut être de Yaghmorassen lui même.
C’est le seul débris de ce qui fut, jadis, comme la nécropole des Ben Zianes.
Sur le côté Est, petit oratoire autrefois ombragé par d’énormes ceps de vignes, dans lequel est enterré, comme l’atteste une inscription sculptée sur le lanteau de la porte, le Souffi Sid Ahmed El Hassen El Ghomari, mort en 1466. Des arceaux joignent le marabout aux murs de la mosquée et la treille reliant les arceaux,,faisant à ce passage une voûte l égère et émouvante. ‘‘Femmes, mendiants et infirmes, venaient chercher en cet endroit reposant, en même temps que des consolations morales, un abri contre la chaleur du jour’’. (MARÇAIS)


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