Algérie

La grande imposture




L’imposture avait été révélée mardi par le New York Times. Des agents du MI6 ont versé à cet homme des centaines de milliers de dollars, convaincus qu’il s’agissait du haut responsable taliban avec l’autorité suffisante pour négocier avec les responsables américains et afghans au nom des insurgés. «Le service des renseignements britannique a fait preuve de naïveté, et de notre côté, nous avons pris nos rêves pour la réalité», a affirmé au Times un haut responsable afghan.
MANIPULATION
Le principal opposant au président afghan Hamid Karzaï, Abdullah Abdullah, a accusé hier le gouvernement d’instrumentaliser la justice pour modifier les résultats des législatives du 18 septembre, marquées par un recul du camp présidentiel selon les analystes. «Le gouvernement voulait faire annuler l’élection, et il a fait tout ce qu’il a pu pour cela. Mais il a échoué, et il utilise maintenant le parquet pour faire pression sur les commissions électorales» et changer les résultats, a déclaré M. Abdullah. La veille, le procureur général d’Afghanistan, Mohammad Ishaq Alko, avait annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle sur les fraudes lors de ce scrutin, visant notamment des responsables de la Commission électorale indépendante (CEI) et de la Commission électorale des plaintes (ECC), les deux organes chargés de valider les résultats de l’élection. «Si ces accusations (...) sont avérées, la légitimité de ces élections va être sérieusement entamée», avait précisé l’adjoint de M. Alko, le procureur Rahmatullah Nazari. «Le procureur général a le droit d’enquêter pour déterminer s’il y a eu des actes criminels lors des élections, mais il a prouvé depuis un mois qu’il n’est pas indépendant et qu’il est loyal au palais présidentiel», selon M. Abdullah. «Les gens ne le croient plus, et le gouvernement l’utilise pour mener une  inutile guerre de propagande contre les commissions électorales», a-t-il ajouté. Quant au président Hamid Karzaï, qui a appelé jeudi les candidats battus, mécontents du résultat, à porter plainte, «il fait juste semblant de défendre les droits de ces candidats», estime M. Abdullah. «C’est juste une tactique qui vise à rallier le soutien de ces candidats» qui sont pour certains «encouragés à continuer à manifester pour faire pression sur la commission électorale», a poursuivi M. Abdullah, avant de conclure : «Le gouvernement n’est pas honnête quand il les défend». Un responsable de l’ECC a dénoncé vendredi les pressions exercées par la justice et des proches du gouvernement pour empêcher la disqualification de candidats accusés de fraudes lors des législatives. M. Abdullah, qui avait été le dauphin du président Karzaï lors de l’élection présidentielle de 2009, elle aussi entachée de fraudes massives, a assuré mercredi que ses partisans avaient emporté près d’un tiers des 249 sièges à l’Assemblée nationale (Wolesi Jirga).  


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