Algérie

La grande détermination du Retour dans un petit lieu-dit



Kherarba Le retour des citoyens du douar de Kherarba, agglomération à vocation agricole implantée dans les monts de l’Ouarsenis, était un rêve de tous les habitants de ces mechtas enclavées et démunies… Cela est devenu réalité: ils ont rejoint leurs douars pour vivre tout simplement comme avant, autonomes et dignes. Au douar de Kherarba, le vieux Mechouar et ses deux fils mariés, qui avaient fui la région en 1994 pour s’installer à la cité Boudali à Sig, incarne cette volonté du retour. «J’habitais en plein centre-ville de Sig. Mes deux fils étaient des patriotes mais dès que nous avions appris que l’Etat mettait à notre disposition les moyens nécessaire pour regagner nos terres, j’ai pris la décision de revenir chez-moi. Et c’est les autorités qui ont déménagé mes affaires et mes meubles de Sig à Kherarba. Depuis mon retour, j’ai planté plus de 300 arbres fruitiers. J’ai 30 têtes de moutons et 4 vaches. Je reste ici et je meurs ici», dit-il fièrement. Pour rappel, c’est la daïra d’Aïn Tarik qui a mobilisé les moyens de transport pour déplacer ces populations candidates au retour vers leurs douars d’origine. Un autre citoyen, très convaincant, soutient avec force que «tout les proches et voisins veulent revenir». «Mais sans un revenu durant une année pour subvenir à nos besoins en nourriture», poursuit-il en ajoutant: «Juste le temps de tenir et remettre en situation les choses. Reprendre mes activités dans l’agriculture. Je ne vis que de mon travail d’agriculteur.» A sept kilomètres du douar Kherarba, La voix de l’Oranie a rencontré des groupes de citoyens des douars de Hedjaïel, Azaïz, Sekhaïa, Hessana, Ouled Sidi Maâmar qui se rendaient quotidiennement au douar. «Nous sommes trente familles du douar Azaïz. Nous nous sommes inscrits pour bénéficier d’un logement rural, mais les lettres que nous avons adressées restent sans suite», dira l’un d’eux. Un autre citoyen, Fellah Belhoucine, se lève à son tour et lance: «Je suis prêt à céder de ma propriété un terrain pour bâtir un douar pour rassembler tous les douars. Parce que nous ne pouvons plus nous réinstaller dans nos anciennes maisons. Ce sont des cimetières, nos frères, nos enfants, nos parents y sont enterrés depuis les massacres de 1998.» Et d’ajouter: «A travers votre journal, nous demandons aux autorités de venir nous voir. L’engagement de Monsieur le ministre de l’Agriculture en 2006, lors de son passage ici, nous encourage. Il faut qu’il nous aide encore un peu afin de créer une situation sociale qui nous permettra de vivre dans la dignité.» A ce moment deux hommes, hâlés par le soleil et le visage travaillé par le temps et la tragédie, s’effondrent en larme. Enfin, nul ne peut ignorer les profonds changement qui se sont opérés dans la société rurale du Sud de la wilaya de Relizane dont les aspirations multiples et les perceptions nouvelles apparaissent de jour chez les citoyens. Ces derniers, malgré une situation sociale sinistrée, semblent relever le défi pour ressusciter leur région abandonnée depuis le début des années 90. Cette réalité exige des pouvoirs publics au niveau central en particulier et des autorités locales, qu’ils développent de nouveaux mécanismes relationnels de nature à améliorer le niveau de vie et le niveau d’échange de communication pour que ces citoyens ne se sentent pas abandonnés et marginalisés. M. Rahmani


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