Algérie

La grande anarchie !



L'exercice de la biologie médicale pourtant régie par des textes et strictement réservée aux personnes en possession de diplôme dans cette spécialité se fait dans une grande anarchie. Plusieurs syndicats et sociétés savantes ont saisi le ministère de la Santé pour dresser un état des lieux et faire des propositions afin que les textes soient enfin respectés et que les analyses médicales se fassent par les personnes autorisées à le faire et surtout dans des lieux adéquats.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Malgré une réglementation claire et connue de tous, l'exercice de la biologie médicale n'a pas été à l'abri d'une anarchie qui aura à terme permis de réaliser des analyses médicales dans des salles de soins, des pharmacies ou dans des cabinets médicaux dont la spécialité est tout autre.
Pas moins de sept syndicats et sociétés savantes ont adressé un courrier au ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur dans lequel ils dénoncent cette situation. Il s'agit de la Société algérienne d'immunologie, de la Société algérienne de microbiologie clinique, la Société algérienne de biochimie et de génétique médicales, la Société algérienne de parasitologie et mycologie médicale, l'Association nationale des laboratoires d'analyses médicales, le Syndicat national des laboratoires d'analyses médicales, le Syndicat national des médecins libéraux et enfin la Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine qui ont signé un courrier commun dans lequel ils évoquent les dépassements constatés qui ont donné lieu à une véritable confusion dans les missions des différents acteurs. Résultats : les analyses médicales sont effectuées en dehors des lieux prévus et par un personnel qui n'est pas autorisé à le faire. Ils décrivent le cas des pharmaciens effectuant des prélèvements au niveau de leurs officines ou de médecins hématologues qui les effectuent également. Ce qui fera dire aux rédacteurs dudit courrier que la spécialité de biologie médicale a fini par être galvaudée.
Dans ce même courrier, syndicats et sociétés savantes ont formulé une série de propositions visant à recadrer l'activité et à barrer la route aux personnes non détentrices du diplôme requis. Ils proposent ainsi la création d'une structure chargée de la biologie médicale au niveau du ministère de tutelle, la création d'une entité chargée uniquement des réactifs et de l'équipement séparée du médicament, et l'habilitation de l'activité après assainissement de l'environnement.
Il est également demandé au ministère de la Santé, l'établissement d'une nomenclature de tarification officielle des actes médicaux, l'élaboration d'une réglementation cadre régissant la biologie médicale tout en ordonnant aux conseils de l'Ordre des médecins et pharmaciens d'exercer leurs prérogatives réglementaires. Sociétés savantes et syndicats jugent nécessaire d'être associés à tout processus visant à mettre en place des textes réglementant une profession qu'ils disent «être soucieux de «préserver en tant que spécialité médicale à part entière. Cette question revêt un caractère de sécurité nationale» et d'ajouter que «de l'exercice légal de la biologie médicale par des biologistes médicaux découle le maintien dans notre pays d'une expertise nationale en la matière». Une correspondance qui a eu pour effet une réaction de la part du ministère de la Santé. Le département de Abderrahmane Benbouzid a en effet saisi les directeurs de la santé et de la population pour leur demander de veiller à ce que les analyses médicales ne soient plus effectuées au niveau des officines ni dans les cabinets des médecins spécialisés en hématologie.
N. I.


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