Algérie

La gouvernance et les médias



Généralement, lagouvernance est employée pour évoquer l'amélioration dans la gestion dedifférents secteurs d'un pays. En effet, le terme de gouvernance, notamment surle plan local, est apparu pour rendre compte des transformations des formes del'action publique.Cette gouvernancepeut être interprétée comme l'ensemble des nouvelles formes interactives degouvernement dans lesquelles les différentes organisations publiques ou lesautres types d'acteurs prennent part à la formulation de solutions efficacesdans la gestion des secteurs publics ou autres. Elle peut paraître comme unprocessus incessant de coopération et d'accommodement entre des intérêts diverset conflictuels.Cette gouvernancese réfère à des éléments tels que la stabilisation politique, l'efficacité del'action de l'Etat dans tous les secteurs, la gestion efficace et équitable desressources par une bonne administration publique, la démocratisation etl'alternance, la consolidation de l'Etat de droit par la sécurité des citoyenset le respect des lois, la responsabilité et la transparence, le contrôle del'exécutif et même du législatif, la participation politique et le concoursdans la gestion des affaires publiques... La bonnegouvernance est le bon exercice de tout genre du pouvoir aux fins de gérer aumieux les affaires d'un pays à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Elleconcerne les mécanismes, les procédures et les institutions qui permettent auxcitoyens de défendre leurs intérêts, d'exercer leurs droits, de s'acquitter deleurs obligations, de régler leurs différends, d'améliorer leurs conditions devie, de rénover les moyens d'information et les outils du débat public. La gouvernance sedistingue de l'idée classique du gouvernement en dénonçant le modèle depolitique traditionnel où la gestion des affaires publiques entraîne desrésultats non satisfaisants. Cette notion sous-entend l'amélioration de cesrésultats dans tous les secteurs avec la proposition d'une approche plurale etinteractive du pouvoir, c'est-à-dire la mise en avant de la diversité desacteurs susceptibles d'intervenir positivement dans la gestion des affairespubliques. Cette conception se présente comme un moyen de répondre auxcontradictions engendrées par un modèle qui pourrait devenir inopérant. Ainsi,elle préconise aux autorités publiques de passer du rôle d'interventionniste,au rôle de facilitateur, de stratège et de régulateur.Elle doit mettreégalement l'accent sur l'interdépendance des pouvoirs associés à l'actioncollective. L'existence des nouvelles modalités de régulation publique consisteà associer à la gestion des affaires publiques la rigueur ainsi que la participationpositive des acteurs de toute nature.Cettegouvernance, par ses nouvelles formes de régulation, doit s'intéresser ausecteur des médias et de la diffusion de l'information qui illustre un mode desocialisation continue et qui demande des rénovations. Le secteur des médiasest, en fait, le noyau de la relation existante entre la société en général,notamment les personnes les plus attentives, et tous les acteurs et lesresponsables de la production de l'information et même de la politique publique.Il s'agit defaire en sorte que la différenciation et la spécialisation des médiasatteignent d'abord des personnes plus exposées, attentives aux médias, à tousles niveaux de la société. Dans ce sens, Elisabeth-Noëlle Neuman montre que lesmédias installent un «climat d'opinion», fabriquant, par élimination desopinions dissidentes, une opinion «majoritaire». Selon le même auteur, lesmédias se substitueraient alors aux fameux groupes de référence. C'est pourcela que «le pluralisme des médias» est recommandé pour éviter la fabricationd'un «climat mono-opinion» car il est constaté que les progrès politiques etéconomiques enregistrés ont été accompagnés par l'amélioration du climatd'opinion et du secteur de l'information et des médias. En effet, le maintienet le renforcement d'une masse de médias pluraliste et libre, selon unedéontologie du métier, sont indispensables au progrès et à la préservation dela démocratie d'un pays, ainsi qu'au développement du débat public. Le bonfonctionnement du secteur des médias peut orienter l'évolution de la société enla rendant moderne dans son raisonnement, dans sa productivité et dans sacitoyenneté. Ainsi, les valeurs positives de libertés d'information et decommunication peuvent fonder le droit du public à l'information ainsi que ledroit des médias à l'accès aux sources et le devoir de bien le faire. En effet, ilexiste un lien fondamental entre la bonne gouvernance et le pluralisme desmédias avec des valeurs. Autrement dit, le pluralisme des médias doté d'unensemble de valeurs permettant l'enrichissement du débat public est un desrepères essentiels de cette bonne gouvernance. Le secteur des médias est unacteur important dans la société et dans le jeu politique (information,éducation, orientation des problèmes à traiter dans l'agenda politique,influence de l'action gouvernementale...). Les médiaspluralistes sont en effet des acteurs dans le jeu des interactions entre «lesinputs, les outputs et les feedback de la politique publique»: ils permettent donc«la satisfaction informationnelle» des demandes de la société et des individussans aller chercher cela dans des supports étrangers.Les moyens et lesoutils de ces médias, qui sont devenus de plus en plus nombreux et diversifiés,ont permis au consommateur d'avoir un volume d'informations surprenant et mêmeparfois dupant de l'extérieur notamment pour les pays qui subissent. Leslimites infranchissables d'autrefois se sont ainsi ouvertes devant cettevolonté de diversification et d'acquisitions internationales. Il est doncimportant, tôt ou tard, d'avoir un volume pluraliste d'informations del'intérieur pour faire face à ces défis. Cela oblige la gouvernance dedévelopper ce secteur dans ce sens avec de nouvelles méthodes rassurantes quigarantissent le développement durable avec un code de déontologie concernantl'information et les médias. Ce dernier doit protéger le pluralisme de laliberté d'expression et définir les limites qui garantissent le respectd'autrui et punissent les diffamations par des solutions positives. Enfin, l'état desmédias est un bon indicateur de l'état de la bonne gouvernance. Les médias ontle devoir de jouer un rôle important dans l'édification d'une société desavoir. Cela conduit les acteurs de la décision à reformuler en permanence lesobjectifs et les méthodes de l'action en fonction de ce qu'ils perçoivent desrésultats, sous la forme d'une modification de leur environnement. Autrementdit, la gouvernance doit aspirer à l'amélioration des outputs de cet importantsecteur. Les médias, qui sont longtemps restés en marge du courant principaldes activités de développement, désormais, doivent acquérir une importancestratégique croissante pour y participer à l'amélioration de ce processus. Force est dementionner qu'il est important de faire la distinction entre la gouvernance parles médias, pour les médias et dans les médias. En effet, la gouvernance parles médias s'intéresse à l'emploi des médias pour des campagnes cibléesconcernant les droits de l'homme, le débat politique, la lutte contre lacorruption, l'information en périodes de conflits, de crises politiques,économiques, sociales, culturelles, ou de catastrophes naturelles, etc. Lagouvernance pour les médias s'attache aux conditions et aux cadres de l'activitédes médias. Quant à la gouvernance dans les médias, elle s'intéresse àl'amélioration des règles internes que les professionnels s'imposent àeux-mêmes.


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