Algérie

La gestion irritante de Amadou Toumani Touré


Lors de l'entretien qu'il a accordé à El Watan, il y a une année, en février 2009, le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), a refusé de reconnaître que le nord de son pays sert de refuge aux terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Il a avancé plusieurs arguments. D'abord, le fait que son pays ne peut assumer la responsabilité d'une telle situation qu'il dit subir. Pour lui, les terroristes ne sont pas des Maliens et n'ont jamais commis d'actes sur son territoire. Il a affirmé que la lutte contre le terrorisme nécessite l'implication de tous les pays et pas uniquement le Mali, arguant du fait qu'il n'a pas les moyens pour y faire face, sachant que, selon lui, l'Algérie, la puissance régionale, n'a pu en découdre avec le phénomène. La réponse d'Alger ne s'est pas fait attendre. Un avion transportant une importante quantité d'aide militaire a été dépêché à Bamako, alors que d'autres pays, comme les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Espagne et la France, ont mis à la disposition de l'armée malienne des équipements et aussi des formateurs pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme. Une logistique qui n'apparaît pas sur le terrain, en dépit du renforcement des groupes terroristes dans la région du Nord, dont la situation devient de plus en plus inquiétante surtout depuis qu'une alliance avérée a été établie entre les terroristes et les contrebandiers.Ces derniers se sont transformés en prestataires de services pour le GSPC, à travers les opérations d'enlèvement, y compris sur le territoire malien (enlèvement de Pierre Camatte à Menaka), qu'ils organisent pour « revendre » au prix fort les otages soit à Abou Zeid ou à Belmokhtar, lesquels vont monter les enchères, avec l'aide des négociateurs attitrés du palais présidentiel et sous la pression des Etats dont sont originaires les captifs, pour obtenir le maximum de fonds, leur permettant de renforcer les capacités de leurs activités criminelles dans la région. Il est important de rappeler, à ce titre, que ATT avait clairement déclaré, dans cet entretien d'il y a une année, que son pays ne servira plus d'intermédiaire dans les négociations de rançon, et au moment même où les terroristes encaissaient de l'argent, en contrepartie de la libération de deux Autrichiens, enlevés des mois auparavant.En juillet de la même année, le scénario s'est répété, sauf que cette fois-ci, les terroristes sont tombé sur un os. La Grande-Bretagne a refusé tout contact ou toute négociation avec Al Qaîda, qui détenait un de ses ressortissants. Ce dernier est tué, alors que trois autres sont libérés en contrepartie d'une rançon. Preuve que les déclarations de ATT ne sont en fait qu'un leurre destiné à la consommation interne, dans le seul but de ne pas bousculer le GSPC et provoquer la rupture du deal qui le lie au Mali. Isolé de ses voisins, aujourd'hui, ATT est dans une situation très difficile, sauf si dans les valises de Sarkozy, qui va faire une halte à Bamako, il y a d'importants cadeaux.
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