La gestion hasardeuse d'Air Algérie

La compagnie aérienne nationale Air Algérie persiste à s'enfoncer dans une logique de navigation à vue, accumulant toutes les tares d'une politique de gestion hasardeuse dont les effets commencent aujourd'hui à être particulièrement alarmants. Prestations médiocres, retards et annulations de vols, mauvaise prise en charge des passagers, conflits sociaux à répétition, défaillances techniques en tous genres sont autant de graves anomalies, désormais étroitement associées à l'image d'Air Algérie aussi bien au plan national qu'à l'international.Pis encore, la compagnie nationale enregistre ces dernières semaines des incidents récurrents (crash et sortie de piste), dénotant l'existence de graves défaillances de sécurité qui peuvent engendrer à tout moment des tragédies aériennes et d'épouvantables drames. «Blacklistable» à souhait, Air Algérie, dont la santé financière est du reste très médiocre, souffre surtout d'un mal profond de mauvaise gouvernance, à l'instar d'ailleurs de nombre d'entités étatiques où les procédés archaïques, l'incurie, la dilapidation et le laisser-aller sont souvent érigés en principaux modes de gestion.Affrètement d'appareils ne répondant pas aux normes de sécurité et de fonctionnement requis, flotte toujours en attente d'être renouvelée, pilotes et personnels qualifiés peu valorisés, Air Algérie reste ainsi prisonnière de modes de gestion foncièrement bureaucratiques qui l'empêchent indéniablement d'amorcer un décollage réussi pour se hisser aux standards les plus élémentaires dans le domaine du transport aérien.Erigée en une sorte de mastodonte public perfusé par l'Etat et contenté par un monopole de fait sur les lignes intérieures, la compagnie aérienne nationale semble en définitive se complaire dans la médiocrité et la mauvaise gestion, ne cherchant ni à faire véritablement face à la concurrence ni à améliorer concrètement ses prestations pour prétendre ensuite à des taux de remplissage plus respectables. Couvée par l'Etat-propriétaire et ses modes de gestion peu orthodoxes, Air Algérie paraît tout simplement inapte à se muer vers des critères de rationalité économique, de sécurité, de rentabilité et de mise sous performance de ses gestionnaires et de son personnel.