Algérie

La gestion en dilettante du secteur des transports



La gestion en dilettante du secteur des transports
,En termes de circulation automobiles, Annaba, une des plus importantes communes de l'Est du pays, est pratiquement invivable. Et pour cause son plan de circulation est figé depuis une quarantaine d'années. Pis, il s'est pratiquement désagrégé avec les nombreuses interdictions de circulation dans les rues et ruelles névralgiques du centre-ville.Alors qu'ils clament à qui veut les entendre que la situation sécuritaire est bien maîtrisée dans la wilaya, et c'est ce qu'elle est, les principaux responsables locaux offrent une vision contraire. Pour preuve, les barricades à obstacles en béton érigées autour des sièges de la police, de la gendarmerie et de l'armée.Ces obstacles sont inexistants partout ailleurs, y compris devant les administrations centrales de la wilaya, daïras, communes, cour de justice, tribunal, hôpitaux et autres sièges des institutions de la République ouverts à tous les vents. Obstacles en béton, plaques d'interdiction de circulation automobile et parkings artificiels créés ou réquisitionnés, créent des embouteillages qui pénalisent la population.Le tout donne une toute autre image que celle d'un pays à la sécurité retrouvée. D'autres faits négatifs intimement liés à cette situation viennent s'y greffer. Du domaine des comportements et de l'éducation civique des citoyens, ils auraient dû inspirer les responsables du pays à réagir. A l'exemple des macadams squattés par les policiers eux-mêmes en centre urbain ou ceux proches de la direction de la sûreté, du stade Chabou, du secteur militaire, du groupement de la gendarmerie.Et comme si cela ne suffisait pas, les animateurs du marché informel se mêlent à cette anarchie à longueur de journée. Ils sont présents partout. Ils occupent l'espace (routes, places et trottoirs) dans les quartiers, cités et jusque devant les institutions chargées de faire respecter les lois de la République.S'y ajoutent les infractions au code de la route, telle la circulation en sens interdit, la conduite intempestive, les bruits des avertisseurs à proximité des établissements hospitaliers. Ce n'est plus l'unité de production Fertial qui pollue Annaba avec sa fumée. Il y a aussi la pollution quotidienne générée par les épaisses fumées des tuyaux d'échappement de vielles rambardes qui auraient dû être réformées.S'y ajoute la circulation de bus-tacots et autres poids lourds dont les conducteurs font fi en toute impunité des dispositions réglementaires. Pollution aussi avec les bagarres, les cris, les invectives, les propos grossiers, les agressions verbales et les insultes qui n'épargnent ni les femmes ni les personnes âgées. Ces dernières années, la population d'Annaba vit d'autres difficultés induites par les embouteillages. Ils sont enregistrés quotidiennement et à toute heure jusque tard dans la nuit au grand dam de ceux qui empruntent la route pour rejoindre leur lieu de travail ou leur chez eux.Cela s'est aggravé avec l'apparition du «travail de la route». Il est majoritairement animé par des réfugiés. Et si les Maliens et les Nigériens ne sont plus visibles, ce sont les Syriens qui hantent la route pour une obole. Des adolescents pour la plupart, garçons et filles, qui inconscients du danger, se faufilent entre les voitures pour proposer des mouchoirs en papier aux conducteurs et passagers.Ces derniers sont beaucoup plus concentrés sur ce qui se passe devant eux ou sur les feux tricolores pour tenter d'échapper à l'enfer de la longue attente. Particulièrement les taxis et ceux contraints de respecter un horaire de travail ou de rendez-vous. Nombre d'entre eux sont des opérateurs économiques forcés à ne pas rater une séance d'ouverture des plis ou pour récupérer un dossier d'appel d'offres, un fonctionnaire appelé à une discussion d'affaires ou la mise en route d'un projet dont le délai d'exécution n'admet pas de retard. Du côté des décideurs, rien ne se fait pour chercher une solution.Le plan de circulation obsolète dans la commune chef-lieu et le doux ronronnement qu'impose ces trois dernières années la machine rond-de-cuir ont annihilé toute volonté. Cette situation est à l'origine de la multiplication des AVC et autres maladies neurologiques pour beaucoup dues au stress. Il augmente chaque jour un peu plus au rythme des routes bloqués, des obstacles en béton, des trottoirs occupés par les véhicules ou par les animateurs du marché informel.Ce quotidien est également enregistré dans toutes les autres communes. Il commence par la circulation de véhicules de transport en commun de liaison inter-communale brinquebalants. Bus, minibus et minicars, taxis collectifs ou individuels mis en circulation dans les années 1970 et 1980 poursuivent leur ?uvre de destruction massive sans qu'aucun responsable local n'intervienne.Le parc Souïdani Boudjemma, celui de Kouch Nourredine et même la toute récente gare routière du 1er-mai forment un véritable musée à ciel ouvert. Il est composé de véhicules de transport des voyageurs usés et hautement dangereux pour les usagers, les piétons et autres conducteurs d'engins roulants.C'est à croire que policiers, gendarmes et motards n'ont d'autre infraction à sanctionner que celles liées au port de la ceinture de sécurité, l'utilisation du portable au volant et l'excès de vitesse. Cette dernière infraction est de la seule prérogative du radar. La situation atteint son paroxysme aux heures de pointe.C'est-à-dire le matin ou en fin d'après-midi. Sur la route, des dizaines de poids lourds circulent. Mais ils sont tellement lents qu'ils empêchent les véhicules particuliers de circuler convenablement. D'aucuns attendent une réglementation genre interdiction de circulation de ce type d'engins à l'entrée des agglomérations. Pareille décision faciliterait la fluidité routière.Dans ce qui semble une véritable bombe à retardement ignorée par les responsables, les poids lourds sont présents avec leurs freins défectueux, poids total autorisé non respecté avec risque de renversements cargaisons ou d'engins suite à des difficultés de montée en côte.




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