Algérie

La gestion du jardin d'Essai, pomme de discorde



La gestion du jardin d'Essai, pomme de discorde
Si le jardin botanique d'El Hamma est le lieu le plus convoité par la population pour sa splendeur et sa devanture florale des plus exceptionnelles, offrant à ses visiteurs un cadre serein, cette image trompeuse dissimule les conflits qui subsistent au sein de cette administration.Et pour cause, le climat tendu qui s'est installé depuis quelque temps découle des nombreux conflits qui opposent la section syndicale au directeur récemment installé.Le secrétaire général de la section syndicale, Belmahrez Belkacem, qui a été récemment suspendu de ses fonctions, déplore à cet effet la gestion catastrophique de ce patrimoine national. A l'origine du conflit qui oppose ce dernier, ainsi que d'autres membres syndicalistes, au directeur, plusieurs motifs, en l'occurrence les agissements arbitraires du premier responsable à l'égard des travailleurs.Selon le même interlocuteur, «la gestion de ce patrimoine est fortement décriée et nous tenons à dénoncer les abus de pouvoir du directeur à l'encontre du personnel», a lancé ce dernier.Pour le directeur du jardin d'Essai, Bouraïne Mustapha, le son de cloche est tout autre. Ce dernier a tenu à mettre au clair les différends, déclarant que «ces membres qui constituent le syndicat sont des indisciplinés et des incompétents, ils veulent seulement entraver le bon déroulement de la gestion» tout en martelant qu'il «n'a pas de problème avec les travailleurs, mais seulement quelques éléments qui sont mis à l'arrêt. D'ailleurs, la décision des ?uvres sociales qui va profiter pleinement aux employés a été signée et déposée au niveau de la wilaya, ce qui atteste ma bonne entente avec le personnel», a renchéri le directeur.Hormis ces agissements cités par le syndicaliste, ce dernier déplore aussi l'entretien aléatoire et la dégradation des ?uvres d'art. «Je vous invite à visiter l'endroit où les statues sont érigées. La statue de la femme maure (naïliyattes) est estropiée de ses mains ainsi que le joueur de pipeau qui a cessé de jouer des mélodies (rires), car il a perdu son instrument.Ces joyaux d'antan, situés dans le jardin anglais ont subi des agressions dus à l'incivisme de certains visiteurs odieux», souligne M. Belmahrez.Et d'ajouter : «Pour l'entretien des statues qui ont fait objet d'actes de vandalisme des citoyens, il aurait été mieux d'avoir recours au talent d'élèves restaurateurs d'?uvres d'art du Musée national des beaux-arts d'Alger, seuls habilités à préserver ce fleuron qui faisait la renommée de notre patrimoine floral.» Notre interlocuteur indique que ces ?uvres de l'architecte français Emile Jean-Joseph Gaudissard ont été scandaleusement peintes avec du vinyle récemment. Le directeur du jardin d'Essai affirme : «Je décline toute responsabilité quant aux actes de vandalisme que le jardin d'Essai a subis avant mon arrivée à la tête de la direction en décembre 2014.Je ne vous cache pas que je dérange ces personnes qui souhaitent mon éviction, car, auparavant, ils s'arrogeaient des droits en toute impunité. Le vol de plusieurs ?uvres d'art au salon d'honneur, l'année passée, renseigne sur la débandade qui régnait, même l'ancien directeur a fait les frais de l'anarchie, car il a été démis de ses fonctions.» Et d'enchaîner : «Par ailleurs, nous, le staff technique, conjuguons tous les efforts afin de gérer au mieux cette superficie de 32 ha.Néanmoins, concernant l'entretien floral, je m'interdis de jeter la pierre à mon prédécesseur quant aux déficiences, car la responsabilité de préserver et veiller sur l'aspect floral incombe au personnel paysagiste de l'Ecole d'horticulture.» L'autre point de désaccord soulevé par le secrétaire général du syndicat est le parc roulant qui est défectueux et laissé à l'abandon. «Un potentiel logistique est à l'arrêt, au grand dam des employés qui recourent aux moyens rudimentaires pour entretenir les lieux, et ce, au détriment de leur santé qui est menacée», regrette M. Belkacem. En 2009, le président de la République avait décidé de rouvrir les portes du jardin d'Essai au public après qu'il eut été entièrement réhabilité.Six ans après, il demeure sans statut administratif clairement défini, sans stratégie de développement et vraisemblablement sans direction affirmée. Il faut indiquer qu'en l'espace d'une année, 4 directeurs se sont succédé. A ce rythme, l'on s'interroge sur le devenir de ce joyau.




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