Algérie

La gestion des CET à Aïn Temouchent: Des expériences à méditer



La gestion des CET à Aïn Temouchent: Des expériences à méditer
D’aucuns des visiteurs ont témoigné que le traitement écologique des ordures s’est révélé un véritable casse-tête.

Des gestionnaires de centres d’enfouissement technique des ordures ont rendu visite à celui de Sidi Ben Adda. Ils venaient de 24 wilayas où ces CET ont été érigés en EPIC. L’expérience, qui a démarré à Témouchent sur des bases biaisées, est à l’arrêt.

Reprendra-t-elle en tenant compte des plus prometteuses en d’autres wilayas ?

D’aucuns des visiteurs ont témoigné que le traitement écologique des ordures s’est révélé un véritable casse-tête. Il était impensable de reprendre à l’identique les stratégies des pays devanciers tant les procédés sont divers, les techniques complexes et qu’elles mobilisent de faramineux investissements.

Par ailleurs, «elle nous fait défaut la condition sine qua non pour une exploitation optimum des CET à savoir l’implication citoyenne des ménages dans le tri sélectif de leurs détritus».

Néanmoins, malgré ces handicaps, quelques D.G. de CET, avec pour référence la théorie et l’empirisme pour viatique, ont réussi à mettre en place une rudologie à l’algérienne.

Celui de Skikda, une jeune femme, observe qu’il est actuellement inutile d’équiper les CET par des centres de tri comme cela a été fait à Témouchent : «Tous les CET réceptionnent du tout-venant, un amalgame de détritus les plus divers, alors que les plateformes des centres de tri sont conçues pour ne recueillir que des matières recyclables.

En notre CET (450 salariés), nous étalons les déchets arrivés en vrac à la surface du casier d’enfouissement. Ensuite, nous procédons au tri pour diminuer le volume des déchets afin d’augmenter la durée de vie du casier.

Cependant, parce que nous avons diversifié nos activités et que nous avons obtenu une concession pour la collecte des ordures sur un quartier de la ville, suite à un travail de proximité, nous avons réussi à obtenir l’adhésion des habitants dans le tri de leurs déchets. Cela a été très long, plusieurs années, et pour de dérisoires résultats financiers parce que nous n’activons que sur un seul quartier».

Obtenir l’adhésion des habitants

À Biskra, l’EPIC n’y est pas allée par quatre chemins. Elle s’est dotée d’un centre de tri automatique: «On lui livre toutes les ordures et lui, selon sa programmation, soustrait tout ce qui nous intéresse. Il est actuellement en cours de réalisation. Mais, nous avons attendu depuis 2006 pour réussir à nous faire livrer cette technologie». C’est dire si les approches ainsi que le mode d’organisation et de fonctionnement divergent d’une wilaya à une autre.

À Tlemcen, l’EPIC s’est constituée avec le recrutement des chiffonniers qui activaient sur la décharge de Chetouane.

À Mostaganem, le management du CET a été concédé à deux entreprises, l’EPIC supervisant le service fait. Elle complète ses ressources par la rentabilisation de ses bennes tasseuses dans la collecte des ordures ménagères sur un des 14 secteurs de la ville de Mostaganem.

Par ailleurs, l’EPIC, tenue de dégager des surplus financiers pour l’aménagement d’un nouveau casier, a mis au point un ingénieux procédé. Ainsi, le tuf qui est étalé pour recouvrir les déchets couche après couche, est extrait sur le site du futur casier : «Au final, il ne restera à payer que pour les travaux étanchéité de l’excavation», explique le DWE de Mostaganem.

Un autre DG assure qu’il est indispensable pour les EPIC de décrocher le monopole sur la collecte des ordures afin d’éliminer la concurrence déloyale de l’informel. En effet, ce dernier récupère les déchets recyclables pour lesquels un marché existe.

Mais, explique-t-il, sans aller au tri sélectif par les ménages, il y aurait lieu de cibler, par un service de collecte spécifique, les zones commerciales qui rejettent en quantité des déchets recyclables.

Dans cette perspective, nombre de CET sont en train de se doter de déchetteries en espérant susciter chez les particuliers et les entreprises le réflexe de l’apport volontaire de tout ce qui n’entre pas dans la catégorie des déchets ménagers.

Mohamed Kali


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