La gestion des archives en Algérie en débat

Photo : S. Zoheir
Synthèse de Sihem Ammour

A la veille du lancement d'un site Internet par le Centre national des archives, ainsi qu'un important programme d'activités, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, un séminaire portant sur «l'archivistique en Algérie, enseignements, recherches, pratiques», s'est ouvert mardi dernier, à Oran.Lors de cette rencontre, le chef de la division archives et société de l'information au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran, Fouad Soufi, cité par l'APS, a mis en exergue le rôle et la nature de l'archivistique en tant que discipline académique, à l'ère du changement qu'elle a connu ses dernières années. Dans son allocution d'ouverture de cette rencontre de deux jours, M. Soufi s'est, toutefois, interrogé sur les conditions qui permettent à l'archivistique d'obtenir son autonomie scientifique et administrative, par rapport à la bibliothéconomie et à l'histoire.Plusieurs questions, dont celle concernant la formation d'archivistes ont été abordées lors de la première journée de cette rencontre, qui a regroupé, au Crasc, une trentaine de participants algériens issus des universités d'Alger, d'Oran et de Constantine et des praticiens exerçant dans d'autres institutions. Les travaux de cette journée ont traité d'autres thèmes abordant, entre autres, «l'Enseignement de l'archivistique : approche critique d'une expérience, une pratique au service de l'enseignement et de la formation», ainsi que «Les voies de recherche en archivistique, l'archivistique en Algérie : identité, enjeux et défis d'une discipline en quête de statut».Par ailleurs, dans le cadre de cette première journée d'étude, Abdelkader Kadi, enseignant chercheur de l'université d'Oran, a présenté aux participants l'expérience d'un programme de
numérisation des archives de la wilaya de Saïda, qui a été réalisé récemment, à l'occasion de sa communication. Ce programme est intitulé «l'archiviste algérien entre obligations professionnelles et recherche scientifique».Le projet, entamé en 2007, au Centre des archives de Saïda, a porté sur la numérisation de documents historiques importants de cette wilaya, de 1898 à 1962. «Des dossiers classés par ordre de priorité, avec photos de documents historiques tels que les registres de délibérations des conseils municipaux de la période coloniale, datant de 1908 à 1962, ont été numérisés», a souligné M. Kadi, qui avait occupé, par le passé, le poste de chef de service des archives de la wilaya de Saïda. Le spécialiste a signalé, au passage, l'existence d'autres projets d'archives numérisées, ou en voie de l'être, à l'exemple de plans d'édifices publics, du dossier des événements de mai 1945 à Saïda et d'un annuaire des préfets, walis et secrétaires généraux.Le chercheur a également évoqué la problématique de l'amélioration de la qualité de la formation de l'archivistique à l'université. A ce propos, il appellera au renforcement des modules archivistiques, à la création d'une discipline dans l'archivistique ou, à défaut, d'une école doctorale nationale pour l'archivistique.