La gent féminine guerroie à Béjaia

La popularité, la compétence, la présence permanente à Béjaîa, la jeunesse ont été autant de critères exigés hier par la base du Front de libération nationale pour l'élaboration de listes qui défendront les couleurs du parti lors des prochaines joutes électorales. C'est ce qu'a confirmé hier l'actuel responsable du FLN à Bejaia. Des critères qui cachent mal les calculs des uns et des autres. Des calculs qui augurent d'une guerre sans merci tant au masculin qu'au féminin.Un total de 71dossiers de postulants, dont dix femmes, ont été réceptionnés par la mouhafadha, dirigée par une postulante qui se trouve à la fois au poste d'arbitre et de joueur, commentaient hier, certains militants bien avertis quant au jeu de sérail du FLN. Hier, il n'a été question que des prochaines joutes électorales, d'où l'engouement qui n'a cependant pas empêché les relents d'opportunisme de resurgir à l'occasion. Avec un nombre important de postulants et une participation annoncée du FFS, le FLN de Bejaia est bousculé dans tous ses calculs même si l'arrivée du FFS est saluée. Cette évolution complique déjà davantage une situation déjà minée par des tiraillements entre les redresseurs, qui ne finissent pas de se redresser, et une direction locale du parti qui n'arrive pas à maintenir le cap, en enfonçant davantage le parti. Même la venue du secrétaire général Belkhadem est, semble-t-il, remise aux calendes grecques. Seules de se figures nouvelles peuvent sauver d'une défaite, voire du précipice un FLN qui part à Bejaia tel un géant aux pieds d'argile. C'est l'unique option que partage présentement une base militante désappointée. Hier, les militants étaient unanimes sur cette nécessité lors de cette assemblée générale tenue à Akbou, sous la houlette de l'actuelle Mouhafadha, objet de contestation depuis le début de la crise à Bejaia.
Divisé et avec un encadrement «un peu trop opportuniste», le FLN se présentera aux prochaines législatives fragilisé à Bejaia. La guerre est déclarée aussi entre les postulants et les postulantes et les critères qui seront transmis sous forme de doléances à Belkhadem en témoignent. Etre présent en permanence à Bejaia n'a de valeur que d'éliminer tous les autres postulants qui, pour des considérations professionnelles et familiales, sont contraints de résider ailleurs, à l'image de Samia Moualfi ou encore de Aït Mahdi Hadjira, deux postulantes capables non seulement de rafler la mise, mais également de faire de l'ombre à ceux et celles qui tiennent les rênes du parti localement. C'est le côté de la guerre au féminin. Tatah Boualem et d'autres candidats à la depntatron, très souvent absents pour des raisons professionnelles sont aussi la cible des postulants locaux. Le choix n'est pas facile pour le secrétaire général du FLN. Et comme une élection du genre ne peut se faire sans l'aval de la base, le N° 1 du l'ex-parti unique est forcé à l'écoute. L'unique salut viendra d'un choix qui reposerait sur d'abord de nouvelles figures et une jeunesse, très souvent marginalisée. «Il est temps pour le parti de faire émerger les jeunes militants», commente Tarik, qui affirme n'avoir aucune ambition de briguer un mandat de depnté. Pour lui «cette option ne fera que crédibiliser la politique interne du parti». Fateh Aroudj le conforte dans ses dires et ajoute un autre facteur déterminant pour la réussite. Il s'agit de la répartition géographique de la liste. «Le FLN doit miser sur la jeunesse et sa liste doit comporter des candidats de toutes les contrées de Bejaia. Glaner le plus grand nombre de sièges ne peut se faire sans compter sur des «noms porteurs» et non ceux qui sont souvent cités dans les tumultes internes, soutient-il.
C'est à la direction du FLN de les chercher et de les présenter. Clair et sans ambages. Le FLN risque ainsi de traverser une situation inconfortable, lui qui est déjà secoué par une crise ponctuée par la création d'un mouvement parallèle appelé communément le «Mouvement des redresseurs». Un mouvement qui présentera des listes indépendantes aux prochaines élections.