A l'affiche jusqu'au 17 juin, à la salle de cinéma Sierra Maestra d'Alger, le monologue de Slimane Benaïssa Wel moudja wellet a affiché complet pour sa première représentation mardi soir dernier.
Il y avait foule devant la porte du cinéma Maestra à Meissonnier, à Alger. Le public a pu accéder à la salle, pour cette première représentation, uniquement sur invitation. En l'espace de 63 minutes, le dramaturge algérien Slimane Benaïssa a brossé le tableau de l'Algérie. Une Algérie qui débute à partir de 1945 jusqu'à nos jours. Ce monologue, incarné par Slimane Benaïssa, se décline sous la forme d'un message destiné à la mémoire. Vêtu d'un blue jean et d'une veste «Shangaï», Boualem, cet incontournable personnage, symbole de la liberté, lève le voile sur l'ensemble des événements historiques, douloureux en majorité, qu'à vécus le peuple algérien depuis la période coloniale, en faisant plusieurs haltes sur, entre autres, les crises politiques, économiques et sociales. Le texte de ce spectacle, à mi chemin entre le monologue classique et le montage poétique, accorde une importance primordiale à la question identitaire et de l'amazighité. Il comprend des extraits des pièces en question qu'il prévoit de monter l'année prochaine dans la version initiale pour célébrer ses 40 années de carrière artistique. Campant son rôle avec beaucoup d'assurance et de confiance, Slimane Benaïssa s'est voulu le porte-parole de tout le peuple algérien. Le discours était d'une telle portée intellectuelle et d'actualité que le décor choisi a été relégué au second plan. Comme indiqué lors de la conférence de presse, tenue en début de semaine à la maison de la presse Tahar Djaout, le plus important pour lui est d'être entouré d'un public connaisseur et de se faire comprendre. Le discours, bien ficelé en arabe dialectal, narrait avec amertume et ironie, à la fois, les souffrances du peuple algérien pendant l'époque coloniale, la situation politique du pays après l'indépendance, la pratique démocratique, le multipartisme, les événements du 5 octobre 1988, le terrorisme, la bureaucratie, la corruption, l'obscurantisme. Des événements qui ont fait basculer plus d'un dans un passé révolu à jamais, mais où les séquelles sont encore vivaces. Il est à noter que Wel Moudja wellet a déjà été joué en mai dernier aux théâtres régionaux de Béjaïa et Tizi Ouzou et dans la région de Beni Izguen. Le travail de ce dramaturge s'inscrit dans la continuité de ses 'uvres Boualem zid el gouddem, Babour ghraq et Rak khouya ou ana chkoune. Il est à noter que le comédien, dramaturge et metteur en scène Slimane Benaïssa est l'un des pionniers du théâtre populaire algérien. En 1978, il crée sa propre compagnie de théâtre indépendant au sein de laquelle il met en scène Boualem zid el gouddem, écrit et met en scène Youm el djem'a (le vendredi), El mahgour (le méprisé), Babour ghraq (le bateau coule), qui sera jouée plus de 500 fois en moins de six ans, et Rak khouya ou ana chkoune, (Au-delà du voile). Après plus de vingt années d'activité théâtrale en Algérie, Slimane Benaïssa est contraint, en 1993, à l'instar de Sid Ahmed Agoumi, de s'installer en France, après l'assassinat de Abdelkader Alloula et Azzedine Medjoubi, deux géants du théâtre algérien.
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Posté Le : 27/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lamia S
Source : www.lnr-dz.com