Algérie

La gendarmerie tire la sonnette d'alarme


La gendarmerie tire la sonnette d'alarme
Depuis le début de l'année, 190 femmes ont été victimes d'un viol individuel ou collectif, soit 24 viols chaque mois, selon un rapport de la Gendarmerie nationale. Les agressions sexuelles et selon ce bilan prennent une proportion alarmante dans notre pays. Le nombre est trois plus élevé, la majorité des femmes refusent de déposer plainte.
Au-delà des viols, beaucoup d'Algériennes sont soumises à des attouchements, ou des attentats à la pudeur. En huit mois, ce sont 504 femmes qui ont été victimes d'attentat à la pudeur durant les huit premiers mois de l'année, un chiffre qui est en hausse par rapport aux autres années. La plupart des victimes recensées par la GN sont âgées entre 18 et 30 ans dans 87 cas, et dans certains cas, elles ont entre 30 et 42 ans. Les mineures qui sont également très touchées par les agressions sexuelles, selon le rapport, 325 filles âgées de moins de 18 ans en ont été victimes. Ces victimes mineures sont très jeunes, puisque la plupart d'entre elles sont âgées entre 8 et 16 ans. Indépendamment de l'âge, certaines femmes sont plus soumises à ce genre de violences selon leur condition sociale. Mme Rashida Manjoo, la rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, des Nations unies dans un rapport publié l'an dernier, soulignait la vulnérabilité accrue de certaines catégories de victimes : les femmes divorcées, séparées ou abandonnées, les mères célibataires et les femmes vivant seules. En effet ces dernières sont esseulées et donc plus soumises à l'insécurité, et sont parfois perçues comme «mauvais genre» car elles vivent en dehors de leurs familles. La Gendarmerie nationale est inquiète pour ces chiffres qui ne cessent d'augmenter. «Il s'agit des cas recensés par les services de la GN sur la base des plaintes ou de flagrant délit, mais ce chiffre est loin de refléter la réalité. Beaucoup de victimes hésitent à déposer plainte par peur des représailles ou par honte», explique l'officier en charge du rapport sur les violences à l'égard des femmes. Le nombre serait trois fois plus élevé selon certaines informations indépendantes. Par peur d'être persécutées par les auteurs des viols ou craignant la réaction de leurs proches et de la société à leurs égards, des dizaines de femmes de cette catégorie refusent de porter plainte. Que ce soit à la maison, dans la rue ou au niveau de son boulot, la femme algérienne n'est pas à l'abri du harcèlement allant jusqu'à l'agression. «La majorité des femmes refusent de dénoncer leurs agresseurs craignant leur avenir dans la société», nous a indiqué Naïma. Cette dernière nous a fait savoir qu'elle connaissait certains cas de jeunes femmes fonctionnaires qui ont osé se plaindre à leurs chefs hiérarchiques. Selon notre interlocutrice, non seulement aucune suite n'a été réservée à leurs doléances mais certains responsables ont profité pour en tirer profit de cette situation. Afin d'avoir des preuves concrètes, plusieurs femmes ont piégé leurs vis-à-vis par le biais de caméscopes, en vain. C'est le cas d'une jeune femme fonctionnaire à Alger qui a réussi à filmer son responsable en train de lui faire des avances dépassant le sens de la vulgarité. Malgré le son et les images, le même responsable n'a pas été inquiété et la jeune femme est redevenue la cible de ses supérieurs. «Je suis sûre que je paierais très cher la «facture» en cas d'une éventuelle erreur administrative de ma part», a-t-elle indiqué. En ce qui concerne la femme au foyer, mieux ne pas en parler car, la situation est dix mille fois plus grave que les cas abordés précédemment. Pourtant, se marier avec une femme ne veut en aucun dire que celle-ci a été achetée. Malheureusement, certains conjoints profitent surtout de la religion pour faire subir à leurs épouses des atrocités que personne ne pourrait imaginer. En somme, l'Etat doit réagir par la voix de la justice pour protéger la femme algérienne qui vit une situation désastreuse dans notre société.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)