LA GENDARMERIE RECENSE QUOTIDIENNEMENT 10 MORTS ET 123 BLESSES SUR LES ROUTES Le comportement assassin des automobilistes

La route a fait 3 831 morts et 44 936 blessés durant l'année 2011, selon le bilan annuel de la Gendarmerie nationale. A plus de 80%, le facteur humain reste la cause principale des 25 023 accidents de la circulation recensés par les gendarmes au cours de la même année.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Le nombre d'accidents de la circulation avec leurs lots de morts et de blessés va crescendo d'année en année. Intervenant hier, à l'occasion d'une conférence de presse, le lieutenant-colonel Chenouga Daoui, chef de la division sécurité routière au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale, a fait savoir que par rapport à 2010, le taux des accidents de la route durant l'année 2011 a augmenté de 28,97%, celui de morts de 27, 96 % et celui des blessés de 31,15%. Une situation qu'il estime inquiétante à plus d'un titre. Mais le fait le plus alarmant, selon lui, reste la responsabilité du facteur humain dans les accidents de la route. Dans 81,32 % des cas les conducteurs âgés entre 25 et 34 ans sont les plus impliqués dans les accidents de la circulation. A eux seuls, ils ont causé plus de 13 000 accidents sur les 25 000 enregistrés par les éléments de la Gendarmerie nationale en 2011.
Les détenteurs de nouveaux permis de conduire
Toujours selon le lieutenantcolonel Chenouga Daoui, plus de 14 000 accidents de la route ont été causés en 2011 par des conducteurs dont le permis de conduire a été délivré il y a moins de deux ans. Ainsi, la catégorie des détenteurs de nouveaux permis de conduire représente 37, 22 % de l'ensemble des catégories ayant causé des accidents routiers. Mais la catégorie la plus étonnante est celle des chauffeurs professionnels, à savoir les conducteurs des transports en commun et de marchandises, ils sont responsables de plus de 6 800 accidents routiers ayant fait 1 527 morts et 14 675 blessés.
37 000 morts depuis 2001 !
En l'espace de dix ans, la route a fait 37 000 morts en Algérie. Ce qui équivaut à la population locale d'une wilaya de l'intérieur du pays. Il s'agit là seulement des accidents mortels recensés par les services de la Gendarmerie nationale. L'une des principales raisons de cet état de fait, selon toujours le lieutenant-colonel Chenouga Daoui, est l'évolution entre l'année 2000 et 2011 du parc automobile de l'Algérie qui est passé de 2 millions et 900 000 véhicules à plus de 6 millions de véhicules, sans que le réseau routier connaisse la même progression. Enfin, le chef de la division sécurité routière de la Gendarmerie nationale a précisé que Sétif reste la wilaya qui enregistre annuellement le plus grand nombre d'accidents, soit 1 345 en 2011, suivie d'Alger avec 1 160 accidents et Oran avec 1 073 accidents.
Un centre d'information et de coordination routière
Créé en 2009, le Centre d'information et de coordination routière, qui relève du commandement de la Gendarmerie nationale, est à 100% opérationnel depuis le début de l'année en cours. Avec un réseau de vidéo-surveillance installé au niveau de 11 wilayas, le CICR contribue, entre autres, à gérer la circulation routière et dégager des embouteillages à distance.