Algérie

La gendarmerie face aux défis de la saison estivale



La gendarmerie face aux défis de la saison estivale
À Oran, le manque d'infrastructures d'accueil et la cherté des tarifs constituent « les fausses notes » des vacances. Plus de cinq millions d'estivants ont fréquenté, durant les mois de juin et juillet derniers, les plages du littoral oranais, selon le bilan de la Direction générale de la Protection civile. La saison estivale 2016 a permis, encore une fois, à El Bahia, de maintenir sa première place sur le podium des wilayas côtières qui ont enregistré le plus grand nombre d'estivants. La GN a prévu 13 millions à la clôture de la saison estivale vu le grand flux enregistré dès le début du mois d'août en cours. « Durant la saison estivale 2015, on a recensé 14 millions d'estivants sur les plages d'Oran », a indiqué le commandant du groupement territorial de la GN d'Oran.Pour les besoins de cette saison estivale, un dispositif sécuritaire a été mis en place, a-t-on constaté sur place, lors d'une visite organisée au profit des médias. A l'entrée de la wilaya par l'autoroute Est-Ouest, les immatriculations des véhicules témoignent de l'attrait du littoral oranais sur les estivants. Des escadrons de la sécurité routière sont déployés au niveau des points noirs et des accès aux plages et complexes touristiques. La ville d'Oran ne semble pas « encombrée » en cette journée du mercredi.Des motards de la GN intervenaient sur plusieurs points. L'axe reliant Oran à Aïn El Truck qui par le passé connaissait des embouteillages qui s'étiraient de la corniche jusqu'au complexe des Andalouses, est fluide malgré la densité du trafic routier. Le chef de la section de la sécurité routière du groupement de la GN d'Oran, le capitaine Adel Cherrah, a expliqué que l'ouverture à la circulation de « la corniche supérieure » est à l'origine de cette fluidité. Une ouverture qui ne déplaît pas aux chauffeurs de taxi et bus activant sur l'axe routier Aïn El Turck-Les Andalouses. « Avant l'ouverture de cette route, nous rencontrions beaucoup de difficultés dans nos déplacements mais aujourd'hui, malgré la hausse du trafic, la circulation est beaucoup plus fluide », a confié un chauffeur de bus. « Les usagers de la route préfèrent emprunter cet axe menant au complexe touristique Les Andalouses et à cinq autres plages.Un point de contrôle a été installé à Bousfer pour assurer la sécurité des automobilistes et les orienter », a assuré le capitaine. Les estivants affluent des 48 wilayas et notamment de Sidi Bel-Abbès, Tiaret, Aïn Defla, Alger, Relizane, Batna, Sétif, Oum El Bouaghi, El Oued et Béchar. Beaucoup d'émigrés, venus de Belgique, de France, d'Espagne et d'Italie privilégient cette ville pour leurs vacances. « On a constaté une augmentation sensible d'estivants durant ce mois d'août par rapport à la saison précédente, ce qui exige l'intensification du contrôle des personnes et des véhicules », a ajouté la capitaine Cherrah.pas de plagistes autoproclamésUn dispositif de la GN a été déployé sur les axes routiers menant vers les complexes touristiques, les plages et les campings. Des barrages fixes de la sécurité routière sont implantés depuis le début de la saison estivale, alors que des éléments de la Section de sécurité et d'intervention et des équipes cynophiles sont mobiliseés pour des descentes dans les fiefs de la délinquance. Près de 5.300 gendarmes ont été déployés sur le terrain. « Des mesures ont été également prises pour assurer la sécurité des événements culturels et artistiques », a fait savoir le commandant de la GN d'Oran.En outre, plusieurs unités opérationnelles ont été mobilisées dans la lutte contre la criminalité notamment le trafic de drogue. Autre défi pour les gendarmes : les plagistes autoproclamés. « Cette année, les plages ont été libérées des plagistes qui faisaient fuir les estivants. Il y avait même des rixes entre ces squatteurs qui se disputaient les territoires et espaces sur les plages », a constaté une mère de famille, au niveau de la plage Les Andalouses, où l'accès est gratuit. « Des tables et des chaises sont à la disposition des estivants gratuitement », a-t-elle précisé. Des gendarmes du Groupement d'intervention et réserve chargés du maintien de l'ordre sont mobilisés et veillent à la sécurité des lieux.Manque d'hygiène et hausse des prixSeul bémol : le manque d'entretien des plages et la cherté des prix. « Je pense que ce sont les causes principales qui poussent les Algériens à choisir d'autres destinations notamment la Tunisie. Un séjour de 40.000 DA est proposé en Tunisie avec toutes les prestations alors qu'ici, la location d'un petit studio varie entre 6.000 DA et 7.000 DA la nuit. Une bouteille d'eau minérale est cédée à 150 DA. On ne peut pas faire la promotion du tourisme dans ces conditions », a déploré un émigré résidant en France. Un avis partagé par Sid-Ali, venu d'El Bayadh avec ses amis. « On a installé une tente ici à la plage mais les gendarmes nous ont interdit d'y passer la nuit. On n'a pas le choix. Les prix sont très excessifs : 2.500 DA la nuitée avec un lit seulement, c'est du vol », a-t-il regretté. Pour les gendarmes, les campings sauvages sont strictement interdits. Chose que Oussama, marié à une Française, ne déplore pas. « Nous passons nos vacances dans la tranquillité. La présence des gendarmes nous rassure, contrairement à ce qui se passe en France ces derniers mois », s'est exprimé l'émigré, rencontré à la plage Bomo. Mais comme d'autres estivants, lui aussi a remarqué un laisser-aller flagrant en matière d'hygiène. « Le point noir reste la saleté et le manque d'hygiène », a-t-il regretté.Oran ne dort pasN'empêche, plusieurs estivants ont affirmé préférer le littoral oranais pour son animation. Et cerise sur le gâteau, Oran ne dort. Restaurants, pizzérias et autres crèmeries ne désemplissent pas. De même pour les lieux de détente et de loisirs. Les rues longeant le front de mer sont tout aussi animées jusqu'au petit matin. Dès 21 heures, tout Oran semble affluer vers la corniche à la recherche d'air frais. Pour les gendarmes, la mission ne fait que commencer pour assurer la sécurité des estivants et la fluidité de la circulation. Des équipes pédestres sont déployées dans ces lieux. La ville vibre jusqu'à 3h du matin dans une ambiance festive. « On vit dans un CD à Oran. Il y a partout de la musique », a attesté un vacancier algérois.


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