Algérie

La galère



La galère
Garantir le droit des enfants autistes à une éducation et une prise en charge appropriée, souci des pouvoirs publics, demeure un combat continu pour les parents. La réalité est parsemée d'embûches.A chaque rentrée scolaire, des parents se lancent dans la bataille de la recherche d'une place pédagogique dans une institution pour leurs enfants aux besoins spécifiques. Et leur assurer une prise en charge adéquate. Ils ne se lassent pas d'exprimer leur frustration devant les difficultés à garantir une scolarisation à leur progéniture. A l'image du père de Zakaria, Bouzid Douibi, qui nous a rendu visite au siège de la rédaction pour nous entretenir sur la nature des entraves rencontrées. Le petit Zakarai est âgé de six ans. Son handicap a été diagnostiqué à l'âge de 18 mois. Depuis, la famille n'a ménagé aucun effort pour assurer une vie décente au petit. « Des dossiers sont déposés dans plusieurs établissements sanitaires dont Drid-Hocine, Badaoui (cité Mahieddine) et Mira (Bab El Oued) pour une prise en charge par un orthophoniste et un psychologue, mais en vain », regrette le père Bouzid Douibi. « Il a fallu l'inscrire chez un privé à raison de 800 DA l'heure dont 15 minutes de séance chez la psychologue. Ceci a permis d'atteindre une amélioration de 15 à 20 % de son état en 4 ans », se console-t-il. Mais ce père et d'autres parents, adhérents à l'Association nationale autisme Algérie (ANAA), sont remontés contre les responsables de cette dernière qui n'auraient rien fait pour aider leurs enfants. D'après notre interlocuteur, « après un an d'adhésion à l'ANAA et le paiement d'une cotisation trimestrielle de 1.000 DA, aucune sortie ni activité sportive ou artistique n'ont été organisées au profit de nos enfants ». Il qualifie cette situation « d'arnaque » d'autant que socialement, les familles concernées sont dans la détresse. Contacté pour avoir plus de précisions, le vice-président de l'ANAA, Leulmi Hadj, a estimé que « ces accusations sont infondées et l'Association reste toujours à l'écoute de cette frange de la société ». Pour corroborer ses dires, notre interlocuteur affirme que « l'ANAA a aménagé trois classes intégrées à El Harrach et une crèche thérapeutique à la rue Bougara en collaboration avec l'APC d'Alger-Centre ». Il ajoutera qu'« une assemblée générale se tient régulièrement et constitue le cadre approprié pour débattre des problèmes et des insuffisances ». Notre interlocuteur reconnaît, cependant, que des problèmes existent et partage même le constat selon lequel les enfants autistes sont « marginalisés ». La présidente de l'Association, Lila Ouali, maman d'un enfant autiste, avait relevé en avril dernier que « malgré quelques changements, la prise en charge demeure insuffisante ». Car « actuellement, il n'y a plus de centres spécialisés qui accueillent les enfants autistes, les associations assurent des formations diverses au profit des parents et du personnel spécialisé, mais beaucoup reste à faire ». « Le renforcement de la prise en charge permettrait à l'enfant atteint d'autisme d'affronter ce monde qu'il ne comprend pas. Et passer à la seconde étape, celle de l'intégration scolaire. » D'autant que « l'école a un rôle thérapeutique très important sur le développement de l'enfant autiste ». D'où la nécessité d'un accompagnement dans le cadre d'une démarche éducative. Et rendre ainsi possible la réunion de conditions favorables à l'acquisition d'une certaine autonomie dans la vie pour cette catégorie d'enfants.


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