Algérie

La future APN ne peut pas être Constituante



La future APN ne peut pas être Constituante
Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, M. Noureddine Benissad, soutient la thèse selon laquelle la prochaine Assemblée populaire nationale ne peut pas être une Assemblée Constituante. La thèse de Benissad converge avec celle de Boudjemaâ Guechir, autre militant des droits de l'Homme. Intervenant au cours d'une conférence de presse tenue au siège de l'organisation pour traiter de la situation des droits de l'Homme en Algérie, Benissad a abordé, entre autres sujets, le rôle constitutionnel que pourrait jouer la prochaine Assemblée, attendue le soir du 10 mai. Pour le successeur de Mostefa Bouchachi à la tête de la Laddh, la future Assemblée ne peut pas être Constituante, au moins pour deux raisons. La première réside dans le fait qu'une Assemblée Constituante est une instance transitoire. Ce qui est loin d'être le cas pour l'APN qui sera élue le 10 mai pour une mandature de 5 ans. La seconde tient lieu du fait qu'une Assemblée Constituante a, à la fois, une mission exécutive et législative. Ce qui n'est pas le cas également pour la prochaine APN. Autrement dit, il n'y a aucune raison juridique à attribuer à cette Assemblée le caractère d'une Constituante. Boudjemaâ Guechir donnait tout récemment une explication semblable. Pour lui, soutenir que «cette Assemblée sera Constituante est une tromperie». Me Boudjemaâ Guechir soutient, à ce propos, que «constitutionnellement, le prochain Parlement ne peut procéder à une révision de la Constitution». Sa mission «est exclusivement législative», a-t-il justifié. Me Benissad, convaincu que «les élections ne sont pas une finalité», préfère s'interroger si «les éléments constitutifs pour un processus démocratique sont réunis '». Le constat qu'établit la Laddh sur la situation des droits de l'Homme en Algérie est une partie de la réponse. Le conférencier estime, à ce sujet, qu'il y a un décalage entre le discours et la réalité. «On dirait que les gens au pouvoir ne vivent pas en Algérie», notera Benissad, qui regrette le fait que «le pays soit en transition depuis 1962». Soulignant que l'avenir de l'Algérie est dans le mouvement associatif, Benissad a émis quelques remarques relatives à la campagne électorale en cours. Le néo-président de la Laddh fait l'amer constat selon lequel «des questions essentielles sont absentes dans les thèmes de campagne». Il s'agit de l'indépendance de la Justice, l'alternance au pouvoir et de la répartition équitable des richesses du pays. A noter que la Laddh tiendra d'ici deux ans un congrès de conformité et un congrès ordinaire. Me Benissad a indiqué, à l'occasion, que «la Laddh n'est ni dans l'opposition, ni un organe de masse. C'est un organe de contre-pouvoir et une force de proposition». Il appuie par ailleurs l'idée que «les droits de l'Homme est une affaire de la société».
A. Y.




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