La fureur de Garage Band et Démocratos

La chanteuse Aïda OulmouLe chapiteau du Hilton a accueilli dimanche dernier, deux groupes musicaux intéressants animés par deux artistes charismatiques. L'un féminin, en provenance de Béjaïa et l'autre masculin d'Oran. Le premier emmené par la chanteuse plantureuse Aïda Oulmou a donné à écouter un melting pot de sonorités diverses alliant le r'n'b, à la soul en passant par le funk et le rock. Des titres très connus et appréciés repris avec énergie et force par une voix très belle et puissante qui n'a pas entraîné pour autant les gens sur la piste de danse. Bizarrement, l'ambiance de cette soirée demeurait timorée et timide malgré les bonnes ondes qui émanaient de la scène après avoir joué dans la comédie musicale montée par un ami, qui s'appelle «Bienvenue dans mon club de jazz» Aïda crée son propre groupe en 2010 Garage Band) après s'être essayée aussi au rap. La jeune chanteuse est issue d'une famille artistique. Son père est artiste peintre et sa maman, une grande mélomane. Si elle travaille actuellement patiemment sur son premier album, elle préfère prendre son temps en essayant de s'inspirer de ce que le groupe aime. «Je n 'ai pas envie d'accélérer pour quelque chose d'aléatoire, mais de travailler sur quelque chose qui me représente vraiment et donner la vraie image de Aïda», nous a-t-elle confié. Aller doucement, mais sûrement est sa devise en abordant diverses thématiques dont l'amour forcent, mais aussi «ce qui se passe dans la société et les rues en 2014. Le chômage, les problèmes que subissent les jeunes aujourd'hui etc». Et de poursuivre: «Dans mon ado, j'écoutais beaucoup de musique. J'ai eu ma période rap et pop, là c'est plus r'n'b saoul, je vais essayer de faire un album qui puisse réunir tout ça. J'ai terminé mes études, il y a deux ans, j'ai une licence en interprétariat master traduction. Je suis aussi comédienne. J'ai obtenu le concours des cours Florent qui est l'Ecole supérieure de Paris... Un aboutissement par un album serait la meilleure des choses pour moi. Nous sommes le premier groupe algérien retenu aux Mille et Une nuit du Sheraton pendant six mois» conclut-elle avec une pointe de fierté. Du talent en tout cas Aïda elle en a à revendre, tout comme Sadek du groupe Démocratos qui s'est produit en deuxième partie en interprétant, quant à lui son répertoire le plus connu oscillant entre chanson rythmée et ballades engagées très touchantes qui puisent leur sève dans les maux de la jeunesse et la société algériennes. L'artiste réussira toutefois à pousser quelques jeunes sur la piste de danse en parfait communicateur avec le public. Ce dernier, s'il est resté assis, n'était pas moins attentif à ses paroles et ces mots qu'il renvoyait à l'adresse de l'assistance. Sadek Démocratos sait comment créer la communion avec son public et c'est ce qui fait aussi son charme, doublé d'une sensibilité artistique à fleur de peau. On y reviendra...