Algérie

La fulgurante ascension d'un enfant perdu Steve Jobs. Cofondateur d'Apple, inventeur de l'Iphone et de l'IPAD


La fulgurante ascension d'un enfant perdu Steve Jobs. Cofondateur d'Apple, inventeur de l'Iphone et de l'IPAD
«Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent.»
Publicité Apple
Que serait-il advenu de la presse s'il n'y avait pas eu au début des années 1980 ces «sésames» technologiques que sont les logiciels, s'est interrogé, pensif, Tarek, notre ingénieur informaticien, en scrutant les appareils alignés devant lui. Sans nostalgie ni regrets, Tarek se souvient de ces démarrages parfois laborieux avec ces Mac classic, qui étaient déjà en avance sur les autres concurrents et prisés surtout par les médias, car ils disposaient des premiers interfaces graphiques. Le Mac avait révolutionné le monde de l'audiovisuel, du multimédia, du numérique et de l'infographie, avec toujours une longueur d'avance sur les autres. Son design hors normes n'existait nulle part. Une combinaison entre l'esthétique et l'efficacité, qui a grandement soulagé les rédactions. A la base de cette technologie fine et recherchée, un homme, un inventeur, plutôt un génie !
Un talent précoce
Son nom : Jobs Steve, à l'origine des premiers écrans tactiles, des tablettes de l'Ipad et de l'IPHONE, qui ont métamorphosé l'univers de la communication. Il faut dire qu'au début des années 1970, les mentalités changèrent. «L'ordinateur, après avoir été décrié en tant qu'instrument d'un pouvoir bureaucratique, devenait symbole de libération et d'expression individuelle», écrivait John Markoff, dans son essai sur la convergence entre contre-culture et informatique. C'est au cours de cette période agitée qu'émergea Steve Jobs, qui deviendra un inventeur de talent. Soucieux de se détacher des contingences matérielles, beaucoup de jeunes abandonnèrent leurs études durant les années 1970. En 1972, quand vint le moment des inscriptions, ses parents emmenèrent Jobs jusqu'à Portland, mais dans un nouvel accès de rébellion, il leur interdit de pénétrer sur le campus, il ne leur dit ni au revoir ni merci : «C'est l'un des moments de ma vie dont j'ai le plus honte. Je ne leur ai montré aucune gratitude, et je les ai blessés. Je n'aurais pas dû. Ils avaient tout fait pour que je puisse aller là-bas, mais je ne voulais pas les avoir dans mes pattes. Je voulais que personne ne sache que j'avais des parents. Je voulais être l'orphelin qui avait traversé tout le pays en train, et qui débarquait de nulle part.
Un être vierge, sans racines, sans relations ni passé», avait-il confié quelques années plus tard. Le premier personnage de l'histoire de la vie de Jobs s'appelle Abdulfattah John Jandal, un professeur de sciences politiques d'origine syrienne, musulman, venu s'installer à San Francisco. En 1955, Jandal eut de sa liaison avec une étudiante, Joanne Carole Schieble, un fils. La mère, persécutée par ses parents catholiques hostiles à cette union, accepta que l'enfant soit adopté, à condition que ce soit par des diplômés de l'enseignement supérieur. Le choix se porta sur un avocat et sa femme, lesquels décidèrent, à la dernière minute, qu'ils préféraient une fille. C'est ainsi que, au milieu de la nuit, Paul et Clara Jobs reçurent cet appel : «Nous avons un bébé garçon non prévu. Vous le voulez '», «Oui», répondirent-ils. On ne s'apercevra qu'après que Clara n'avait jamais fini ses études supérieures, ni Paul ses études secondaires. Le couple, de condition modeste, promit d'envoyer un jour le garçon à l'université. Ils tinrent leur promesse au prix des économies de toute une vie.
Mais le jeune Jobs, alors âgé de 17 ans, abandonna ses études au bout de six mois. Il dormait par terre chez des amis, collectait des bouteilles de Coca pour récupérer la consigne de 5 cents la pièce et s'acheter de quoi manger. «Mais j'ai eu de la chance, confie Jobs, j'ai découvert très tôt ce que j'aimais faire.» A 20 ans, avec son ami, Stephen Wozniak, il investit le garage de ses parents et lance Apple, avec le succès qu'on sait.
Puis à 30 ans, Jobs fut renvoyé de sa propre société. Il entama alors sa traversée du désert, durant laquelle il créa NeXT, une autre entreprise informatique, et Pixar, après avoir racheté au créateur de Star Wars, George Lucas, la branche images de synthèse de son groupe. Puis sonna l'heure de la revanche. En 1997, Apple, qui allait mal, racheta NeXT et rappela Jobs à la barre. Un an plus tard, l'entreprise affichait de nouveau de coquets bénéfices. Vint ensuite son coup de maître, le lecteur MP3 Ipad, qui a conquis le monde.
Une vie mouvementée
En 2004, son médecin diagnostiqua un cancer du pancréas et ne lui donna pas plus de trois mois à vivre, avant de constater que son mal était opérable. Ayant contemplé l'abîme, Jobs en a tiré la leçon. «Votre temps est compté, alors ne le gaspillez pas en vivant la vie de quelqu'un d'autre. Ne laissez pas le bruit des opinions de quelqu'un d'autre noyer votre voix intérieure. Et, surtout, ayez le courage d'écouter votre c'ur et votre intuition», avait-il conseillé à de jeunes diplômés. On le disait perfectionniste à l'extrême, irascible, erratique. Tout ce que sa main touchait' se transformait en or. Qu'il s'agisse d'ordinateurs, de musique en ligne ou de téléphonie, Steve Jobs, visionnaire et innovateur hors pair, a su révolutionner tous ces domaines et faire de sa vie une véritable légende. Né le 24 février 1955 à San Francisco, d'un père d'origine syrienne, et d'une mère américaine d'origine suisse, Steve Jobs est adopté dès sa naissance par Paul et Clara Jobs. Lorsque Steve a 2 ans, ses parents adoptent une petite-fille, Patty. Trois ans plus tard, son père est muté à Palo Alto, en Californie. Machiniste pour une entreprise fabriquant des lasers, Paul Jobs apprend alors à son fils des rudiments d'électronique.
A la même époque, il est introduit, par un camarade de classe, à Steve Wozniak. Les deux garçons deviennent amis et partagent la même passion pour l'électronique. Après une scolarité à la Homestead High School de Cupertino, Steve Jobs étudie à Reed College, à Portland. Influencé par son ami Daniel Kottke, il devient végétarien. Il s'initie également à la spiritualité sous l'impulsion d'un autre ami, Robert Friendland. Très vite, Steve Jobs se rend compte qu'il s'ennuie à Reed et finit par arrêter ses études malgré les fortunes dépensées par ses parents. Il poursuit malgré tout des cours en auditeur libre et notamment un enseignement de calligraphie (il confiera d'ailleurs plus tard que ce sont ces cours qui lui ont servi d'inspiration pour proposer autant de polices dans le Mac). Pourtant, l'enfant qu'il était avait d'autres desseins. «J'ai toujours cru que je ferai des études dans les sciences humaines, mais j'étais vraiment fan d'électronique. Puis j'ai lu ce que disait Edwin Land de Polaroïd, l'un de mes héros, à propos du carrefour entre l'homme et la technologie et, j'ai compris que c'était précisément à cette conjonction que je voulais travailler.»
Son biographe trace de lui un portrait sans fioritures
C'est le parcours intense et chaotique d'une personnalité hors normes, d'un entrepreneur de génie dont le goût de la perfection et la volonté de fer ont révolutionné six pans entiers de l'économie moderne : les micro-ordinateurs, le film d'animation, la musique, les téléphones, les tablettes graphiques et la publication graphique. Steve se dresse, en effet, comme l'icône de l'invention, de l'imagination et de l'audace. Il avait compris que le défi économique, pour le XXIe siècle, serait de lier créativité et technologie, alors il a édifié une multinationale où l'imagination va de pair avec les progrès technologiques. Avec ses collaborateurs à Apple, ils ont pensé différemment. Ils ne se sont pas contentés de développer des produits dotés des dernières innovations techniques. Ils ont inventé de A à Z des machines et des fonctionnalités pour des consommateurs qui, à l'époque, ignoraient encore qu'elles allaient leur devenir indispensables. Le lancement du Macintosh fit de Jobs une célébrité planétaire, ainsi qu'il s'en rendit compte au cours de son voyage à Manhattan peu après. Il fut invité à une fête que donnait Yoko Ono, la veuve de John Lennon, pour son fils Sean, âgé de 9 ans. Il lui apporta en cadeau un Macintosh. Le garçon était ravi. De hautes personnalités étaient présentes, ravies et emballées par ce qu'on pouvait faire avec une machine.
Comment donc ce génie a-t-il pu se frayer un chemin si glorieux dans le monde complexe de l'innovation et de la recherche ' Déjà à l'âge de 12 ans, il avait construit un fréquencemètre, témoigne sa s'ur Mona. Et comment, tout jeune, il avait trouvé Bill Hewett dans l'annuaire et l'avait appelé pour le convaincre de lui donner des composants électroniques. Jobs a démenti s'être inspiré pour son logo d'Alan Turing, cet immense mathématicien, pionnier de l'informatique moderne, qui avait percé «les codes de la machine Enigma et s'est donné la mort en croquant une pomme trempée dans du cyanure». Steve Jobs et Bill Gates, tous deux nés en 1955, sont à l'origine d'un pan entier de l'histoire de la révolution micro-informatique.
Ils partagent le fait d'avoir eu très tôt la vision d'un monde où tous les foyers seraient équipés d'un ordinateur et d'avoir été des acteurs majeurs de cette évolution. Comme le raconte Andy Hertzfeld, «Chacun se croyait plus brillant que l'autre, mais Steve affichait une condescendance ostensible à l'égard de Bill, en particulier en matière de goût et de style. Et Bill, de son côté, prenait Steve de haut, parce qu'il ne savait pas écrire un programme.» Mais Apple est déjà sur le devant de la scène lorsque Microsoft balbutie et c'est la marque à la pomme qui «met le pied à l'étrier» à la jeune firme de Seattle, en lui faisant développer son tableur (Excel) et son traitement de texte (Word) pour le premier Macintosh commercialisé en 1984.
L'humanité reconnaissante
Sur l'enchaînement des deux derniers produits phares d'Apple, Steve Jobs explique à Walt Mossberg, lors du forum D8 en 2010 : «Tout a commencé avec la tablette. J'avais cette idée de pouvoir me débarrasser du clavier et de pouvoir écrire sur un écran en verre, multipoints, avec mes doigts. J'ai demandé à mes
collaborateurs : ''alors, vous pouvez réaliser ça pour moi ''' . Six mois plus tard, ils sont revenus avec un prototype. Je l'ai alors donné à un de nos brillants ingénieurs de la division UI (interface utilisateurs). Il a obtenu cet effet de défilement inertiel et élastique, ainsi que d'autres choses fantastiques et je me suis dit ''Mon Dieu, on peut construire un téléphone avec ça ! ''. J'ai alors mis le projet tablette de côté, car produire un téléphone était quelque chose de bien plus important et durant les deux années suivantes, nous nous sommes mis au travail sur l' Iphone. Avec tout ce que nous avons appris sur l'Iphone, nous sommes ensuite retournés à la conception de l'Ipad». Quand Jobs apprit, en 2010, qu'il était invité à la Maison-Blanche, il montra un agacement qui confine à la colère.
«Je ne veux pas être inséré dans l'agenda d'Obama pour une réunion symbolique, simplement pour qu'il puisse dire qu'il m'a rencontré.» Son refus dura plusieurs jours. Il a fini par être convaincu par sa fille et Jobs céda. L'entrevue avec Obama dura quarante-cinq minutes et Jobs ne mâcha pas ses mots. «Si vous continuez comme ça, vous êtes parti pour une présidence à un seul mandat. Si vous voulez changer ça, le gouvernement devrait favoriser davantage la création d'entreprises.» Jobs expliqua au Président combien il était facile de construire une usine en Chine, alors que c'était pratiquement impossible de le faire aux Etats-Unis, en grande partie à cause des règlements et des coûts. Jobs s'en prit ensuite au système éducatif américain, qu'il trouvait désespérément obsolète et paralysé.
«Les professeurs devraient être traités comme des cadres, plaidait-il et non comme des OS d'une chaîne de montage. Les proviseurs devraient être autorisés à les renvoyer en cas de mauvaises performances. L'école devrait rester ouverte jusqu'au moins 18 h, et l'année scolaire s'étendre sur onze mois de l'année. Il était absurde, ajouta-t-il que le système éducatif américain repose encore sur le modèle suranné de professeurs debout devant leur tableau noir, avec à la main leur manuel scolaire. Tous les livres, les supports d'apprentissage et les évaluations auraient désormais intérêt à être numériques, interactifs et adaptés à chaque élève pour lui fournir un retour en temps réel.» Actuellement, Apple vaut presque 250 milliards d'euros. Mais vaut-elle un seul cent sans Steve Jobs ' L'entreprise s'est bâtie autour de sa personnalité et de son inspiration, et c'est aujourd'hui l'entreprise la plus observée, la plus admirée et la plus enviée au monde.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)