Face à la faiblesse de l'Algérie par rapport à la force des éléments attractifs des pays développés, le phénomène de la fuite des cerveaux est devenu critique pour l'Algérie. Les pays industrialisés font de plus en plus la chasse aux diplômés des pays du Maghreb, c'est le fameux "Body Shopping" (le commerce des hommes, version moderne de la traite des esclaves). Les flux de recrutement auprès des pays occidentaux n'étaient pas aussi massifs comparé aux années précédentes. Face à un déclin démographique, ces derniers lorgnent les jeunes compétences des pays émergents en leur offrant de meilleures perspectives. Aujourd'hui, avec la croissance démographique mondiale, ces pays ont besoin de mains d'?uvres qualifiées, de jeunes compétences. Ceci est évidemment tragique, vu que l'Algérie a vu partir, depuis 1990, plus de 100 000 diplômés, a en principe 10 milliards de dollars à "récupérer" des pays qui emploient cette diaspora de l'intelligence. Pourquoi la fuite des cerveaux s'est nettement accélérée ces derniers temps ' La fuite des cerveaux, comme certains préfèrent la nommer la mobilité des talents existait depuis bien longtemps en Algérie, mais sous l'effet d'une conjoncture de facteurs, qui a intensifié ce fléau ces dernières années. Cette vague de départ n'est que le résultat d'un éclatement de facteurs à la fois endogènes et exogènes. Selon des spécialistes, près de 3/4 de ceux qui immigrent sont des médecins, des professeurs et des ingénieurs. Considérant que la facilitation de la mobilité et la simplification des procédures du visa et du travail à l'étranger ont favorisé le départ massif des Algériens. Pour freiner cet exode, rien ne peut remplacer une vision nouvelle de la hiérarchie du travail qui permettrait, si elle est acceptée, de rendre opérationnels ceux qui sont restés aux pays. Une pédagogie sociale est nécessaire dans le calme et la sérénité, ce qui permettrait de donner en définitive à chacun son dû sans pour autant créer des frictions. On verrait alors, s'agissant de la communauté universitaire, une vision nouvelle qui nous permettra de conjurer la situation actuelle d'enseignants passant leur temps à faire la chasse aux heures supplémentaires. Ce qui est une véritable hémorragie de compétences. Nous verrons aussi 20 000 enseignants, contents de leur métier, donner la pleine mesure de leurs talents. L'apport bien compris de cette diaspora scientifique ne peut être qu'un complément. Ce ne sont pas des médailles ou des billets d'avion en touriste qui feront la différence pour l'université. Il s'avère important de chapeauter les entreprises publiques par la crème de l'élite algérienne. Une manière qui pourrait libérer le pays d'un cercle vicieux d'inefficacité. Instaurer la confiance, booster la croissance économique du pays, favoriser l'investissement et valoriser le capital humain ne font que cultiver l'optimisme et renforcer l'attachement envers le pays.
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Posté Le : 03/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amina L
Source : www.reflexiondz.net