Algérie

La fugue qui mène au vagabondage Oran



La fugue qui mène au vagabondage Oran
Photo : Riad
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

Echecs scolaires, problèmes familiaux, maltraitance, absence de communication avec les proches, délitement des liens sociaux, manque d'empathie chez les enseignants et les éducateurs', les raisons ne manquent pas, qui expliquent que beaucoup d'adolescents et d'enfants décident un jour de prendre la clé des champs. A Oran, des dizaines de «vagabonds» - communément appelés vagabs - provenant de plusieurs wilayas du pays, traînent leurs guêtres, le sachet de colle à la main et le regard brillant et moqueur. On les rencontre dans les grandes artères comme l'avenue d'Arzew, la rue Mohamed-Khemisti ou le boulevard de la Soummam, enviant les consommateurs
attablés à l'intérieur des fast-foods, sur les places publiques, s'interpellant à grands cris et éclats de rire, ou, pour certains, emmitouflés dans des couvertures crasseuses, faisant la manche dans les jambes de passants empressés: «Dans des pays qui se respectent et qui ont de l'argent comme le nôtre, ces mineurs-là seraient pris en charge par les services sociaux. Ce sont quand même des enfants qui sont en proie à tous les dangers», s'apitoie une passante, émue, en s'arrêtant quelques instants pour observer l'un de ces adolescents fugueurs quêtant de quoi prendre un café, assis sur les marches d'un immeuble cossu de l'avenue Loubet. Ce que la gente dame ne sait peut-être pas est que les services chargés de la protection des mineurs - qu'il s'agisse de la police ou de l'assistance sociale - traitent chaque année un certain nombre de dossiers d'enfants fugueurs et en danger et réussissent tant bien que mal à régler des cas. C'est ainsi que dans son bilan de l'année 2012, présenté à l'occasion de portes ouvertes, la Brigade de protection de l'enfance de la Sûreté de wilaya d'Oran indique avoir «traité 140 cas de mineurs dont 36 filles» et parvenu à réintégrer «113 mineurs dans leurs familles.»
113 enfants et adolescents qui auront ainsi échappé au sort peu enviable connu par 465 mineurs, dont 26 filles, arrêtés pour avoir été impliqués dans différents délits (trafic de drogue, coups et blessures volontaires ou vols) et d'autres encore qui auront été agressés, violés ou exploités dans quelque réseau de trafic. Pour autant, le travail de la brigade, comme celui de l'ensemble des structures chargées de la prise en charge de l'enfance en détresse, ne peut se substituer au rôle de la famille et de l'école qui, elles, sont les premières responsables de la sécurité morale et physique de l'enfance.


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