La forte fièvre
qui s'est emparée des marchés depuis quelques jours, déjà, a connu hier son pic
avec une affluence massive des ménages sur les produits en tous genres pour
garnir la table du premier jour du Ramadhan, surtout. Subitement, les prix
marquent une nouvelle envolée, comme pour «essorer d'un dernier coup les bourses
des consommateurs», ironise un père de famille, l'échine courbé devant les
étals du marché Boumezzou.
Faut-il relever, aussi, que la frénésie notée
chez les consommateurs ces deux jours qui précèdent le mois sacré du Ramadhan,
qui ont carrément pris d'assaut toutes les surfaces commerciales de la ville,
est un facteur qui, en lui-même, dope les prix les plus stables durant cette
saison de canicule. A l'image de la tomate, cédée à 45 dinars le kilo, alors
que son prix ne devait pas, en temps normal, excéder les 20 dinars, ainsi que
le poivron et le piment, vendus entre 100 et 120 dinars, presque le double de
la valeur «réelle'', ou encore l'ail qui prend des ailes pour atteindre les 280
dinars le kilo ! Tous les prix affichent des augmentations hors normes,
poussant les ménages à traiter de tous les noms ces commerçants «suceurs de
sang»', selon la formule la plus usitée, «qui profitent du mois sacré du
Ramadhan pour réaliser des bénéfices énormes sur le dos du consommateur,
faisant fi de toute piété et autre clémence, de rigueur durant ce mois de
carême», lancent les citoyens lors de discussions autour de ce sujet
d'actualité «brûlante».
Pourtant, les commerçants détaillants lèvent
les bras au ciel et jurent qu'ils ne sont en rien responsables de la hausse des
prix car, soutient-on à l'unanimité, «les prix sont fixés au niveau des marchés
de gros, où les spéculateurs imposent un véritable diktat». Précisant dans ce
sens que «les marchés de l'est du pays sont approvisionnés à partir du centre
et de l'ouest, faisant augmenter les charges de transport, qui se répercutent
inévitablement sur le prix de vente».
Le même son de cloche est entendu à l'UGCAA,
dont les membres du bureau de Constantine ont fait du porte-à-porte pour
appeler les commerçants à l'abaissement de la marge bénéficiaire, sans influer
hélas sur la courbe exponentielle. «Ce sont les spéculateurs qui poussent à la
flambée des prix», souligne le responsable du bureau local de l'UGCAA, non sans
souligner que cette situation est vécue par tous les pays musulmans, hormis
quelques exceptions.
Toutefois, notre interlocuteur se montrera
optimiste pour les prochains jours, «où les marchés devraient connaître une
baisse sensible des prix dès la première semaine du Ramadhan», soutiendra-t-il,
citant à l'exemple le prix du poulet qui a enregistré d'ores et déjà une
importante baisse hier, pour être cédé à 280 dinars le kilo, contre les 340
dinars affichés ces derniers jours. Enfin, d'ici là, on aura saigné le
consommateur.
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Posté Le : 20/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com